Joseph Berlin-Sémon : « Une belle bagarre »

Crédit photo Philippe Pradier - ecsel-cyclisme.fr

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Un départ rapide, une chute spectaculaire, des changements de leaders, Joseph Berlin-Sémon a conquis son premier titre de Champion de France de demi-fond, ce samedi, au terme d'une course riche en rebondissements (voir le classement).

Le sociétaire de l'AC Bisontine s'est imposé sur la piste lyonnaise qu'il a arpentée pendant des heures dans le sillage de la moto de son entraîneur Marc Pacheco pour préparer le Championnat d'Europe de la semaine dernière. "J'avais l'habitude des trajectoires. Il y avait du vent samedi et je savais me placer du bon côté de la moto pour mieux m'abriter", explique à DirectVelo le nouveau Champion de France.

Pour son deuxième Championnat de France, le coureur de 24 ans a mis au point une tactique. "Nous voulions partir dans l'allure d'Emilien (Clère, le tenant du titre) et rester proche. J'étais en 5e position au départ et Emilien en 2e derrière Samuel Dumoulin. Au bout de deux tours, nous sommes remontés à la deuxième place derrière Emilien", décrit-il.

« JE N'AI PAS VU LA CHUTE »

Mais le départ rapide du triple Champion de France fait mal aux jambes. "Au bout de 10-15 tours, j'ai payé mon effort. A l'entraînement, j'ai travaillé les départs rapides mais j'ai toujours un coup de moins bien", reconnaît le lauréat du jour qui avait profité de la qualification matinale pour partir à l'allure soutenue. En revanche, l'entraînement pour le Championnat d'Europe, lui a "donné de la force pour emmener le braquet plus important qu'en Allemagne" (braquet limité à 67x15 au Championnat de France et 66x16 sur la piste d'Erfurt NDLR).

Le sociétaire du VS Chartrain, entraîné par François Toscano, creuse l'écart sur l'anneau de 333,33 mètres. "Au bout de 40 tours (sur 150 NDLR), j'avais une demi-piste de retard. Puis les sensations sont revenues à la mi-course", poursuit le Bisontin. A ce moment-là, Emilien Clère est hors de portée de vue du tandem Berlin-Sémon-Pacheco quand il chute sur le ciment après avoir touché le rouleau de son entraîneur. Le récent 5e du Championnat d'Europe s'en sort avec les genoux arrachés et le côté gauche brûlé mais il a la tête dure et repart sur la piste de la Tête d'Or. Le coureur de Bourgogne-Franche-Comté se retrouve en tête sans le savoir tout de suite. "Nous ne l'avons pas vu tomber".

« COURIR PLUS SOUVENT A L'ETRANGER »

Une nouvelle course commence avec Kevin Fouache, dans le sillage d'André De Raet, dans les reins de l'équipage de tête. "Un moment, Kévin est passé devant. Les commissaires nous annonçaient toujours en tête alors que je savais que nous ne l'avions pas doublé en début de course. Nous l'avons gardé à bonne distance". Au demi-fond où chaque courant d'air compte et il vaut mieux rester en retrait avant de porter l'estocade. "Il a commencé à coincer à 40 tours, j'ai dit à Marc de le passer à 30 tours de l'arrivée (10 km, NDLR). C'était une belle bagarre", commente Berlin-Sémon. "Il y avait un beau plateau avec la présence de Samuel Dumoulin et Louis Pijourlet. Cela montre qu'il y a toujours de l'envie pour cette discipline mais qu'il ne suffit pas d'être fort en demi-fond", ajoute-t-il.

"Pour le moment, je ne réalise pas trop. Il y a eu des circonstances spéciales avec la chute d'Emilien, mais c'est la course. Il me tarde de courir avec le maillot. Il y a une réunion samedi prochain à Dijon mais avec le travail, je ne sais pas si je vais pouvoir me libérer". Le nouveau Champion de France partage son activité professionnelle entre l'UCI où il entraîne les jeunes et un contrat de 15 heures par semaine chez Décathlon qui l'occupe régulièrement le samedi.

Joseph Berlin-Sémon espère aussi porter le maillot tricolore hors de France. "J'espère courir plus souvent à l'étranger. J'espère pouvoir participer aux 3 Jours d'Alkmaar (18-20 octobre). Il n'y a rien de sûr pour l'instant mais ce serait une belle façon de terminer la saison", conclut-il.

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