Steve Chainel : « Je vais être le vieux con »

Crédit photo Christophe Dague - DirectVelo

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Steve Chainel n’est plus le Champion de France de cyclo-cross. Le coureur du Team Chazal-Canyon a beaucoup souffert ce dimanche sur le circuit de Besançon (Doubs). Le Vosgien n’a pu faire mieux que 16e de l’épreuve dominée par Clément Venturini (voir classement). Mais à l’arrivée, il était surtout très ému de voir son rival historique, Francis Mourey, disputer son dernier Championnat de France.

DirectVelo : Il est difficile de ne pas t’imaginer très déçu...
Steve Chainel : Quand tu as le dossard n°1, tu ne viens pas pour terminer 16e. C’est très loin de ce que j’avais envie de faire même si on ne peut pas toujours être le gagnant. Je n’étais pas dans un grand jour. J’ai chuté dès le deuxième dévers. Puis j’ai vite senti que mon corps ne m’aidait pas. Au bout de 30 minutes, j’ai compris que c’était même fini pour le Top 5. Je me suis alors complètement déconcentré. Techniquement, j’ai été très mauvais. C’était du très mauvais Chainel !

« CE N’EST PAS BON POUR LE CYCLO-CROSS »

As-tu pensé à abandonner ?
J’ai dit aux gamins de l’équipe qu’il fallait finir les courses sans avoir de regrets. Au bout de 40 minutes, j’avais envie de rentrer au camping-car mais par rapport à mon discours, je ne pouvais pas m’arrêter. Il faut toujours se battre jusqu’au bout, on ne sait jamais. On représente aussi des marques. Il y avait des gamins au bord du circuit. J’aurais donné une mauvaise image en abandonnant même si quand on est Champion de France, c’est compliqué psychologiquement de se battre pour une hypothétique 15e place. Une chose est sûre, je suis allé au bout de moi-même.

Comment vis-tu le titre de Clément Venturini ?
Chapeau à Clément. Cependant, pour la discipline, c’est dommage qu’il ne puisse pas montrer le maillot l’année prochaine. Ce n’est pas bon pour le cyclo-cross. Sa victoire donne presque raison à la fédération qui a dit l’an dernier que le cyclo-cross était une préparation pour les routiers. J’aurais aimé qu’un spécialiste s’impose. Maintenant, c’est à moi de me battre pour trouver un million d’euros et qu’Antoine Benoist devienne Champion du Monde.

« ÇA FAIT CHIER QU’IL S’EN AILLE »

C’était le dernier Championnat de France de Francis Mourey...
C’est bizarre. Ça met un coup de vieux. C’est dur (très ému). Francis est quelqu’un que j’apprécie énormément. Il m’a sorti de ma zone de confort. Son arrêt va laisser un vide. Il a tiré tout le monde vers le haut. Ça fait chier qu’il s’en aille car il est encore bon. C’est un grand mec. J’ai vécu tellement de choses avec Francis, John Gadret ou Arnaud Labbe. Je suis un peu nostalgique. Je vais me retrouver seul. Je vais être le vieux con. Je souhaite en tout cas que Francis réussisse son après-carrière. J’espère qu’il va se battre pour notre discipline. Quel enfoiré ! Il m’a quand même bien “baisé” pendant dix ans !

Maintenant, tu vas devoir rebondir... 
Je me prépare depuis le mois de juin pour janvier. La saison ne s’arrête pas au Championnat de France. Si ça se trouve, je serai devant à Pontchâteau. La forme est là. Je ne vais pas en faire un drame. Je vais récupérer mes enfants ce lundi et ça, c’est la plus belle chose. Le Team revient avec un titre. J'en suis ravi. Je ne suis pas quelqu’un de défaitiste. Nous avons eu une belle surprise avec Yan (Gras). Nous ne l’attendions peut-être pas à ce niveau-là aujourd’hui. Il s’est longtemps bagarré pour le podium. J’espère que ça va le booster. 

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