C’est une victoire en forme de soulagement. Dimanche dernier, Rémi Huens a remporté le Grand Prix de Saint-Quentin (voir classement). Un succès acquis pratiquement à domicile pour le résident de Buire-Courcelles (Somme), à une vingtaine de kilomètres de la ligne d’arrivée. D’ailleurs, le Picard a porté le maillot du club de Saint-Quentin par le passé. “Je n’avais plus gagné depuis un an et demi. L’an dernier, pour ma première saison chez les Espoirs, c’était compliqué toute l’année, au CC Nogent-sur-Oise. J’aimais bien mes coéquipiers, mais j’ai eu des problèmes, avec l’école, le passage en Espoirs… Je suis super heureux que la roue tourne. C’est la preuve qu’il ne faut jamais lâcher”.

UNE SAISON DIFFICILE À NOGENT

Il faut dire que le coureur de 20 ans revient en effet de loin. Et ne garde pas de grands souvenirs de son passage à Nogent-sur-Oise. “J’étais sur des courses que je n’aimais pas, malgré un rôle qui me convenait. J’étais souvent dans l’ombre et c’est sans doute pour ça que l’on n’a pas beaucoup entendu parler de moi. Pendant l’été, on m’en a beaucoup demandé pour combler les trous de l’équipe 1, là où personne ne voulait aller. Tout ça m’a beaucoup fatigué”, relate-t-il après coup pour DirectVelo, soulagé d’être passé à autre chose. “C’était difficile physiquement, et même mentalement. A certains moments, je voulais arrêter”.

Rémi Huens pèse ses mots, lorsqu’il évoque la possibilité d’un arrêt, en fin de saison derrière. Très pris par sa première année d’études en STAPS, il a eu du mal à trouver le rythme, et surtout, à se faire à la différence de niveau entre les rangs Juniors et Elites. “Mes études me prenaient beaucoup de temps. Il fallait que je valide mes Partiels. J’ai mal vécu la saison 2018. J’avais fini par baisser les bras. Mais finalement, je me suis repris cet hiver et cette année, j’arrive mieux à gérer l’école”. 

MISSION ACCOMPLIE

Cette saison, le garçon est parvenu à se relancer sous les couleurs de la formation Dunkerque Littoral Cyclisme, en DN2. “Quand je voyais l’équipe de Dunkerque sur les courses l’an dernier, je me disais qu’en fait, je serais peut-être mieux là-bas, car ils m’avaient déjà proposé de venir à ma sortie des Juniors. Mais bon, j’étais en Équipe de France, et je m’étais dit qu’il était obligatoire d’être en DN1. Et en fait, pas du tout… La preuve !”, sourit-il avec le recul. “Aujourd’hui, je suis dans une DN2 où je joue la victoire, et c’est ça le vélo”.

Dans ces conditions, l’ancien 3e d’un Kuurne-Bruxelles-Kuurne Juniors promet ne pas être spécialement étonné de son succès dominical. “Je ne me surprends pas car même si c’était dur l’an dernier, j’ai toujours cru en moi. Je suis super heureux. Même si je n’en gagne pas une autre, au moins, j’aurai gagné cette année (rires). Jusqu’à l’an passé, j’avais toujours gagné au moins une fois par saison, depuis que j’ai commencé en Benjamins 2”.