Tobias Lund Andresen et la folie du « légendaire Quaremont »

Crédit photo Katrien Quartier

Crédit photo Katrien Quartier

Taastrup, dans la banlieue de Copenhague. C’est ici que vit Tobias Lund Andresen. Le Junior danois se dit discret. Baigné dans le monde du vélo par son père, pratiquant comme son frère, l’étudiant en économie a débuté le cyclisme dès ses 6 ans, avant de se mettre à la compétition trois ans plus tard. Inspiré par les exploits de Fabian Cancellara et d’Andy Schleck, qu'il a admirés étant plus jeune, le coureur de la Team NPV-Carl Ras Roskilde s’est révélé ces dernières semaines. Impressionnant lors du Tour des Flandres, où il a terminé 2e derrière son compatriote et coéquipier William Blume Levy (voir classement), il a fait plus forte impression encore lors du Grand Prix E3 Harelbeke, samedi dernier. Le Danois s’y est imposé après un long numéro en solitaire, entamé dans l’ascension du Vieux Quaremont. S’en est suivi une célébration sur la ligne d’arrivée qui a fait grand bruit (lire ici). Pour DirectVelo, Tobias Lund Andresen est revenu sur ce numéro en solitaire, lui qui espère confirmer ses bonnes dispositions actuelles dans les prochaines semaines, notamment sur les routes tchèques, lors de la Course de la Paix.   

DirectVelo : Pourquoi as-tu décidé de tenter ta chance de si loin sur ce Grand Prix E3 Harelbeke ?
Tobias Lund Andresen : Je suis d’abord sorti en échappée avec plusieurs autres coureurs puis lorsque j’ai décidé de partir tout seul, c’était pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le peloton était en train de revenir tout près de notre groupe. Ensuite, j’avais le sentiment que l’on ne roulait pas assez vite. Et enfin, l’ascension du Vieux Quaremont est un endroit mythique sur les Classiques du printemps. C’est une montée légendaire et je trouvais fou d’y attaquer et de franchir le sommet seul en tête.

N’as-tu jamais douté quant au fait de pouvoir résister seul jusqu’au bout ?
A vrai dire, je n’avais pas du tout prévu d’aller comme ça jusqu’à la ligne d’arrivée, tout seul. Après le Quaremont, j’ai même temporisé pour que mes anciens compagnons d’échappée reviennent sur moi. Je me disais qu’il n’était pas possible d’aller jusqu’à l’arrivée seul contre tous. Cela faisait trop loin !

Alors pourquoi as-tu continué ?
J’ai finalement vu le peloton rattraper les contre-attaquants, au loin, et donc je ne pouvais plus attendre. J’ai insisté tout seul. Je me suis dit que certains coureurs allaient peut-être sortir en contre un peu plus tard et revenir sur moi.

« IL ME RESTE ENCORE BEAUCOUP DE CHEMIN À ACCOMPLIR »

Mais personne n’est revenu…
J’ai compris à partir des quinze-vingt derniers kilomètres que j’allais peut-être pouvoir aller jusqu’au bout tout seul.

Que représente ce succès sur le Grand Prix E3 pour toi ?
Cela signifie bien plus de choses que ce que ma célébration sur la ligne d’arrivée a pu le laisser imaginer. C’est la plus belle victoire de ma carrière. C’est difficile de décrire ce que j’ai ressenti. Tout a semblé se dérouler à la perfection.

Tu avais déjà réalisé un gros numéro sur le dernier Tour des Flandres, dont tu as pris la 2e place. Te penses-tu parmi les coureurs les plus forts du peloton Juniors ?
Je ne sais pas si je fais partie des plus forts. Je sens simplement que je n’ai jamais été aussi fort, mais j’ai bien conscience également qu’il me reste encore beaucoup de chemin à accomplir pour arriver au sommet. Je pense qu’il y a beaucoup de coureurs bien plus forts que moi actuellement dans ce peloton des Juniors, alors je dois faire preuve de malice et de panache pour avoir ma chance.

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