Sur son petit nuage, Cédric Delaplace passe au-dessus
Cédric Delaplace est un homme de Championnats. Dimanche dernier, le sociétaire du Team Bricquebec Cotentin a étoffé son palmarès avec un titre qu'il n'avait jusqu'alors jamais décroché : le Championnat de Normandie. Au-delà de ce succès individuel, le coureur de 28 ans et son équipe ont surtout marqué les esprits en réalisant un triplé. ''Forcément, il y a beaucoup de satisfaction individuelle et collective. On a réalisé un coup de force que l'on ne s'attendait pas à faire même si l'on savait que l'on avait un très bon collectif. Un Championnat reste toujours quelque chose d'aléatoire. On a bien manœuvré'', explique-t-il à DirectVelo.
« LE PLUS OFFENSIF A GAGNÉ »
Auteur d'un raid solitaire de plus de 60 kilomètres, Cédric Delaplace a imposé son emprise sur la course. Rejoint à moins de 20 kilomètres du terme par ses coéquipiers Damian Wild et Frédéric Guillemot, le Normand a rapidement compris qu'ils allaient se partager le podium. ''Ça s'est fait naturellement pour désigner le vainqueur. En tant que Normand, cette course est hyper importante pour moi. J'étais parti à l'avant depuis longtemps, je n'ai pas compté mes efforts. Ils m'ont dit que je le méritais plus qu'eux. Ils ont été réglos, j'aurais fait pareil. Le plus offensif a gagné'', reprend-il. Critiqué sur les réseaux sociaux au vu de la façon dont s'est joué le titre, le pensionnaire du Team Bricquebec Cotentin ne regrette pas pour autant ce dénouement. ''Ça aurait été dommage de se tirer la bourre. Si l'on avait fait les mêmes efforts, on l'aurait fait, mais là il n'y avait pas photo. Ça n'enlève rien à ma satisfaction. Il y a toujours des jaloux'', sourit-il. Sur son "petit nuage", le Manchois passe au-dessus des réprimandes.
« SUR LES COURSES, J'AI L'IMPRESSION D'ÊTRE EN REPOS »
En l'espace de près d'un mois, le Normand a glané trois succès. Cette moisson de victoires lui permet de se donner de la confiance avant la période estivale. ''Il y a peu de temps, je n'avais pas encore gagné. Ça s'est décanté rapidement. Je profite d'un pic de forme en juin, comme d'habitude. Collectivement et individuellement, ça va super bien dans l'équipe. C'est du vélo-plaisir'', apprécie le commercial à plein temps pour qui les journées sont plus que remplies. ''Ces victoires récompensent les sacrifices réalisés chaque jour. Sur les courses, j'ai l'impression d'être en journée de repos parce que ça fait du bien mentalement''. À 28 ans, l'ancien Champion de France Amateurs a trouvé le bon équilibre de vie (voir ici). En dépit des journées de travail, sa motivation reste intacte. ''Ce n'est plus le même vélo qu'avant que je pratique. Je roule quand j'ai un instant et quand j'en ai envie. Je n'y vais jamais à contretemps. J'ai fait 13 000km l'an passé, mais j'arrive sur les courses plein de motivation. Des fois, je suis moins bien à cause de mon manque de kilomètres, mais je compense par l'envie'', confie le lauréat de l'A2H Classic (Toutes catégories) qui espère continuer à enfiler les victoires pour se faire "le plus gros palmarès possible".
« MOINS DE CARTOUCHES QU'À LA BELLE ÉPOQUE »
Cédric Delaplace l'admet volontiers : il fonctionne en se fixant des objectifs. ''Je me prépare à fond avant et je me relâche la pression après''. Sa prochaine échéance majeure sera le Championnat de France Amateurs s'il y est sélectionné par le Comité de Normandie. À l'occasion de cette épreuve qu'il avait remportée en 2013, il se prête à rêver de décrocher le Graal pour la seconde fois. ''Je l'ai fait une fois et j'ai déjà décroché plusieurs places d'honneur. Ça me laisse un espoir'', glisse-t-il. Néanmoins, il sait que la tâche s'annonce ardue et se montre lucide quant à ses chances. ''Il y aura les 200 meilleurs Français au départ. Il peut me manquer trois quarts d'heure de course dans le final. Quand on n'enchaîne pas les grosses épreuves, on trouve que ça roule vite. Je vais me préparer comme quand je le faisais lorsque j'étais en DN1 avec des sorties longues et du derrière scooter'', reconnaît celui qui sait ce qu'un tel succès procure comme émotions. ''Humainement, on apprend sur soi. J'aimerais bien le revivre même si j'en ai déjà bien profité''. Sur le circuit de la Haye-Fouassière, Cédric Delaplace devra viser juste. ''Je n'ai rien à perdre et tout à gagner. Il faudra cibler des parties de la course. Je n'ai que deux ou trois cartouches, j'en ai moins qu'à la belle époque'', conclut-il.