C’est un moment dont il se souviendra toute sa vie. A tout juste 20 ans, Alexis Renard est devenu, ce samedi, Champion de France Amateurs sur route, après avoir faussé compagnie à ses derniers compagnons d’échappée en toute fin de course (voir classement). Le Breton de la formation Côtes d’Armor-Marie Morin-Véranda Rideau, lauréat du Challenge Van Eyck-DirectVelo Juniors en 2017, partage son immense bonheur auprès de DirectVelo. 

DirectVelo : T’attendais-tu à pouvoir être sacré Champion de France si tôt dans ta carrière ?
Alexis Renard : Quand je prends le départ d’une course, c’est pour essayer de la gagner, comme tout le monde. Je n’ai jamais trop aimé les Championnats mais là, c’était ma journée. Être Champion de France Amateurs à 20 ans… Je ne sais pas si beaucoup l’ont fait. Je ne m’y attendais pas forcément.

Tu n’as pas été épargné en début de course...
J’ai eu pas mal d’ennuis mécaniques jusqu’à la mi-course. J’ai changé trois fois de vélo, mais je n’ai jamais baissé les bras. A trois tours de l’arrivée, j’ai réussi à rentrer seul sur le groupe de tête. Je ne savais pas trop ce que ça allait donner. Mais des coureurs sont rentrés de l’arrière, et on s’est retrouvé dans un groupe où tout le monde voulait se donner à 100%. Sur un Championnat, tout le monde passe bien ses relais au-delà même de ce qu’il faudrait.

Comment t’en es-tu sorti dans le final ?
J’ai bien géré le dernier faux-plat. Je suis sorti avant la flamme rouge car même si je vais vite, je savais que ça n’allait pas le faire au sprint aujourd’hui (samedi). Alors j’ai tout tenté. De toute façon, sur un Championnat, il n’y a que la victoire qui compte, et on ne se rappelle que des premiers. Finalement, ça s’est bien passé.

« JE N'ÉTAIS PAS LE PLUS FORT »

Qu’as-tu ressenti dans les derniers mètres ?
Quand j’ai vu la ligne, franchement, ça m’a fait bizarre. Je n’avais gagné qu’une fois cette année, et là… Cette saison, je n’ai pas toujours été aidé mais je ne suis pas vraiment très regardant sur le matériel, et c’est aussi de ma faute. Il faut que je me professionnalise sur ce point-là. 

Que te manquait-il pour gagner sur les grands rendez-vous depuis le début de saison ?
Cela fait trois semaines-un mois que je suis en vacances, et j’ai réussi à bien remettre en route. Depuis que je sais que je suis stagiaire pro (chez Israël Cycling Academy, NDLR), j’ai un poids en moins sur les épaules. Même si je n’ai que 20 ans, j’en veux toujours plus. Jusqu’à présent, je me posais sans doute trop de questions. Je suis sûr que j’avais parfois largement la gagne dans les jambes, mais je pensais trop à la victoire et du coup, je ne faisais pas forcément les bons choix.
 
Les bons choix, tu les as pris ce samedi !
Je n’étais pas le plus fort de l’échappée, simplement le plus malin. Au final, ça ne se joue à rien. Il faut de la réussite, et ça se provoque.