L'UC Nantes Atlantique a supporté la pression

Crédit photo Antoine Pouillard - DirectVelo

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L'UC Nantes Atlantique jouait gros au cours de l'ultime étape des 3 Jours de Cherbourg (Élite Nationale). Leaders de l'épreuve par l'intermédiaire de Louis Barré, vainqueur la veille, les Nantais avaient à cœur de conserver le maillot de leur jeune coéquipier à l'issue de l'épreuve. À quelques encablures du départ, tandis que les coureurs se regroupent pour le départ fictif, Axel Clot-Courant, impatient de prendre le départ au volant de sa voiture, est interpellé par Jason Yon Snoeck : ''Tu as la pression ? Il faut la mettre dans les boyaux des coureurs'', s'amuse le directeur sportif de Sojasun espoir-ACNC. Dans un sourire, son homologue lui répond : ''Nous, d'habitude, la pression, on la boit''. Quelques instants après ces plaisanteries, le départ est donné dans les rues d'Equeurdreville. Après un départ fictif le long de la rade de Cherbourg où mouillent bon nombre de bateaux, les choses sérieuses commencent.

Les premiers mètres s'effectuent tambour-battant. Alors que le peloton bataille et que les premières escarmouches ont lieu, les Nantais restent en retrait. ''Il y a beaucoup de coureurs qui se tiennent en moins d'une minute au classement général. Il y a beaucoup d'adversaires à surveiller'', explique Axel Clot-Courant, toujours imperturbable au volant. ''Je veux savoir le nom et le classement de chaque coureur avant même que les commissaires l'identifient'', lance-t-il, à l'adresse de Kévin Helies, mécanicien de l'équipe, qui s'applique à noter les dossards donnés par Radio-Course. ''Ce ne sera pas possible de faire la sieste'', s’esclaffe-t-il. Dans l'optique de parvenir à maîtriser l'échappée, le directeur sportif espère que les coureurs qui réussiront à prendre les devants ne seront pas trop nombreux. ''Il y a deux objectifs : ne pas laisser partir les coureurs qui se trouvent à moins de 45'' au classement général et avoir une échappée de moins de dix coureurs avec peu de DN1 représentées'', confie-t-il.

« NE PAS PERDRE LE CLASSEMENT GÉNÉRAL »

Au terme de la courte passe d'armes, dix coureurs parviennent à fausser compagnie au reste de la troupe. Parmi eux, l'élément le plus dangereux est Owen James (Côtes d'Amor-Marie Morin-Véranda Rideau), pointé à 51'' de Louis Barré au classement général. Dans un premier temps, le peloton reste particulièrement actif et les tentatives de contre se succèdent. Un scénario idéal pour la formation du leader de l'épreuve qui n'a pas besoin de prendre les commandes du paquet. ''Si ça se pose, il faut mettre Damien (Ridel) et Axel (Mariault) à rouler'', demande Axel Clot-Courant à Alexandre Billon, venu prendre les consignes. À près de 100 kilomètres de la ligne d'arrivée, l'UC Nantes Atlantique fait son apparition en tête du peloton et contrôle l'écart.

Quelques kilomètres plus tard, Richardson-Trek vient prêter main-forte aux Nantais en tête de peloton. ''On pourra leur payer une bière à l'arrivée et leur donne un bouquet de fleurs'', plaisante l'ancien technicien de l'Occitane Cyclisme Formation, ravi de voir ses coureurs recevoir du soutien. Tandis que l'écart est stabilisé aux alentours des deux minutes, il s'attend à voir d'autres formations faire leur apparition en tête du peloton dans l'optique de disputer la victoire d'étape. ''Elles vont venir rouler pour ne pas tout perdre. Si le peloton n'arrive pas pour la gagne de l'étape, ce n'est pas grave. On doit juste reprendre une minute pour ne pas perdre le général''.

« ILS ONT TOUS BIEN TRAVAILLÉ »

À l'amorce des premières difficultés, Damien Ridel, auteur d'un gros travail tout au long de la journée est le premier Nantais à s'écarter. Après s'être porté à sa hauteur, Axel Clot-Courant le félicite chaleureusement et prend des nouvelles de Louis Barré. ''Il allait bien. Je commence à avoir des crampes'', lui lâche son coureur qui termine l'étape tranquillement. Au fil des kilomètres, l'avance des échappés fond. Dans la difficulté majeure du parcours, c'est au tour d'Alexandre Billon de lâcher prise. ''J'ai roulé comme jamais'', lâche-t-il au moment de se faire dépasser par sa voiture et de rassurer son directeur sportif. ''Je pense qu'il va pouvoir garder son maillot'', assure le coureur de 28 ans avant de se relever complètement. ''On a laissé les coureurs les plus expérimentés auprès de Louis (Barré) pour qu'ils puisse prendre les prendre les bonnes décisions. Ils savent gérer le stress''.

Une fois le dernier Grand Prix de la Montagne franchi, la dernière menace semble être Owen James, parti seul en tête de course. Dans un premier temps, Radio-Course annonce un écart alarmant. L'angoisse envahit la voiture. L'attente est longue. Les hectomètres s'écoulent lentement et le doute envahit Axel Clot-Courant et Kévin Helies. Puis, en liaison téléphonique avec un assistant posté sur la ligne d'arrivée, les Nantais apprennent la bonne nouvelle : seulement 22'' séparent le vainqueur de l'étape du peloton. Suffisant pour permettre à Louis Barré de remporter les 3 Jours de Cherbourg 2019. Un cri de joie retentit dans la voiture, puis les poignées de main s'échangent. Une fois la ligne franchie, tout le monde peut se congratuler. ''Je suis content parce que les coureurs ont fait du boulot. Ils ont tous bien travaillé. Collectivement, c'est top pour la fin de saison et les jeunes'', conclut le directeur sportif.

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