Un peu moins d'un an après ses victoires au Mémorial d'Automne de Chasseneuil, finale de la Coupe de France DN2, puis à Paris-Connerré (Élite Nationale), Fabio Do Rego a effectué son retour à la compétition dimanche dernier. Opéré à deux reprises à cause de problèmes cardiaques, le plus dur semble désormais derrière lui. Sur les routes de la Ronde Mayennaise (Élite Nationale), sa 82e place sonne comme une victoire personnelle. Le coureur de 24 ans, actuellement sur le Tour de Moselle, a fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Après tes deux victoires fin 2018, tu as disparu des radars. Que s’est-il passé ? 
Fabio Do Rego : En décembre, pendant un test d’effort, on m’a détecté une malformation cardiaque avec des extra-systoles (un trouble du rythme cardiaque, NDLR). Ça a été un choc pour moi. Il fallait absolument que je subisse une opération du cœur. Tout a été très rapide. Je suis passé entre les mains d’un chirurgien en janvier. J’étais censé pouvoir reprendre en avril, mais les tests d’effort qui ont suivi n’ont pas été concluants. Et début juillet, j’ai dû subir une seconde opération…

PAS QUESTION DE JOUER AVEC LE FEU

Tu sembles garder le moral. L’année a pourtant dû être délicate pour toi !
Ça a été très compliqué, surtout quand j’ai appris que la première opération avait été un échec. À ce moment-là, ça a été un vrai coup dur. Mais bon, j’ai aussi beaucoup relativisé. On voit qu’il y a une vie à côté du vélo. J’ai pris du recul et mon mal en patience. Il n’était pas question que je joue avec le feu et que prenne le moindre risque. J’ai écouté les conseils des médecins et de mes directeurs sportifs. J’ai fait les choses progressivement, mais je dois avouer que les semaines sans vélo m’ont paru très longues !

Comment as-tu fait pour garder la motivation ?
J’ai continué à aller rouler dès que j’en avais l’occasion avec un plan d'entraînement strict. Il n’était pas question de faire n’importe quoi. Pendant l’hiver, j’ai fait des sorties à vitesse basse. Et petit à petit, les cadences ont été augmentées jusqu’à ce que les médecins me disent que je pouvais reprendre la compétition. Je n’ai rien lâché !

Tout ça est désormais derrière toi ?
Le problème est réglé. J’ai un médecin et un cardiologue qui me suivent de près. Récemment, ils m’ont fait porté un Holter pendant 48 heures. Cet appareil permet l’enregistrement en continu de ma fréquence cardiaque. Grâce à ça, on voit que tout va bien. Et puis ça me rassure d’être suivi par des vrais pros. J’ai une petite appréhension à chaque fois que je remonte sur le vélo. Pendant les premiers coups de pédales, je demande toujours si ça va tenir… Ce n’est quand même pas anodin ce qui m’est arrivé.

« PEUR DE NE PAS ÊTRE AU NIVEAU »

Tu as donc repris la compétition, dimanche dernier, à la Ronde Mayennaise...
Je suis heureux de retrouver mes coéquipiers. Pour être honnête, j’étais également très stressé. J’avais beaucoup d’appréhension à l’idée de retrouver le peloton. Il fallait que je reprenne mes marques. Ça m’a fait bizarre de remettre un dossard ! J’avais peur de pas être au niveau et de sauter après dix kilomètres. En plus, la Ronde Mayennaise est une course usante. J’ai quand même décidé d’aller devant. J’avais de bonnes jambes et surtout très envie de me faire plaisir.

Quelles sont tes ambitions pour cette fin d’année ? 
Je cours actuellement le Tour de Moselle. Il y aura ensuite Paris-Vierzon, Paris-Connerré et des épreuves du Challenge Boischaut. Mon principal objectif, c’est vraiment de me faire plaisir. Si je peux aller chercher un résultat, je ne vais pas m’en priver. Ce serait top, surtout après l’année que je viens de vivre. J’ai de bonnes sensations. Je sais que suis capable de faire de belles choses. J’ai hâte d’être la saison prochaine pour pouvoir courir une saison complète et de claquer des résultats.