Morgan Kneisky : « Je retrouve la confiance »
Morgan Kneisky va se lancer, ce dimanche à Apeldoorn (Pays-Bas), en quête du titre de Champion d'Europe de l'Américaine, une distinction qu'il n'a jusqu'alors jamais décrochée. Associé à Benjamin Thomas, il aura à cœur de prouver qu'il est de retour à un très bon niveau après plusieurs saisons délicates. Le sociétaire de la Groupama-FDJ Continental s'est livré à DirectVelo.
DirectVelo : Te voilà de retour sur la piste au terme de la saison sur route !
Morgan Kneisky : C'est toujours un plaisir de revenir sur la piste. L'année dernière, j'ai disputé peu de 6 Jours et de manches de la Coupe du Monde. Ça m'a manqué. J'ai des repères qui ont disparu. En tout cas, mon truc, c'est de faire des épreuves de la Coupe du Monde, des Championnats et de les gagner. Je suis impatient.
Comment abordes-tu ce Championnat d'Europe ?
C'est un Championnat d'Europe et le début de la saison sur piste. C'est la première course de haut niveau. Forcément, comme tout le monde, il y a de l'appréhension. On a toujours envie de décrocher le titre, mais je n'ai pas disputé de manche de Coupe de Monde depuis un moment. L'Américaine est une discipline qui a beaucoup évolué ces dernières années. Je dois y reprendre mes repères. En tout cas, si ma préparation a été bonne, je pense que je serai dans le coup.
Comment t'es-tu préparé ?
Depuis la mi-juillet, je n'ai que trois jours de course sur la route. C'est un programme très faible, mais il y a un beau programme pour les Espoirs dans l'équipe, ce qui m'obligeait à travailler sur la piste. J'ai passé environ une semaine sur deux sur la piste depuis cet été. J'ai pu travailler en stage et en compétition. L'équipe m'a donné son accord pour que je puisse aller sur la piste. Elle souhaite m'accompagner jusqu'aux Jeux Olympiques.
« JE NE VAIS FAIRE QUE L'AMÉRICAINE »
Tu as choisi de ne t'aligner que sur sur l'Américaine. Pourquoi ?
C'est vrai que je peux briller ailleurs, mais je ne vais faire que l'Américaine. Ça me permet une arrivée tardive en fin de semaine (Entretien réalisé avant le début du Championnat d'Europe, NDLR). Ce n'est pas judicieux de faire les autres disciplines. Ces Championnats d'Europe vont se rapprocher des Jeux Olympiques : je vais disputer une épreuve sèche pour être en forme.
Quelles seront les principales nations à surveiller ?
Ces dernières années la discipline a évolué, mais ça reste de l'Américaine avec beaucoup de tactique et de technique. C'est un Championnat d'Europe, mais pas un Championnat du Monde. Il n'y aura pas non plus dix nations fortes. Il y aura quelques équipes solides comme les Danois et les Italiens. En ce qui concerne les Anglais, c'est toujours l'inconnu sur ce type de course. Il y aura également les Belges et les Espagnols.
Tu seras associé à Benjamin Thomas...
Il faudra voir comment il a géré sa récupération après toutes les épreuves auxquelles il participera avant l'Américaine. En tout cas, il progresse constamment. Il est toujours en phase de progression, on ne connaît pas ses limites. Je pense que le Mondial sur route lui a donné de la caisse. Courir avec lui, ça donne de la confiance.
« CE SERAIT LE POINT FINAL DE MA CARRIÈRE »
Quelle importance a ce Championnat d'Europe pour toi ?
Le titre de Champion d'Europe est le seul qui me manque. J'ai été plusieurs fois Champion du Monde et Champion de France, mais jamais Champion d'Europe. J'ai toujours été 2e ou 3e. Actuellement, je suis de retour à haut niveau après deux années difficiles. J'ai eu des blessures et des signatures de contrats tardives. Heureusement, j'ai réalisé un bon début de saison sur route. J'ai retrouvé un très bon niveau aux Championnats de France sur piste. Peut-être que j'aurais dû pousser un peu plus pour améliorer la forme, mais je sais qu'elle devrait être excellente aux Jeux Olympiques si je poursuis sur le même schéma. Je retrouve la confiance.
Penses-tu déjà aux Jeux Olympiques ?
Je pense déjà à me qualifier. Forcément, nous sommes plusieurs coureurs à vouloir y participer. J'y pense. Pour moi, ce serait un regret de ne pas y être. Les Jeux, ce serait sûrement le point final de ma carrière. Ce serait vraiment le gros regret de ma carrière si je n'y participais pas. J'ai envie de finir là-dessus. Je vais d'abord retrouver la confiance, puis je penserai à comment gagner la course.
En quoi l'Américaine a-t-elle évolué ?
De par la vitesse. Les kilomètres par heure ont augmenté, ça roule plus vite. Du coup, les braquets ont également augmenté, les sprints et leur intensité aussi. Maintenant, on sprinte tous les dix tours. La discipline a évolué depuis 2017. C'est à moi de m'adapter. J'ai toujours réussi à le faire. Désormais, plus de personnes s'y intéressent. La concurrence est rude, mais ça serait cool de parvenir à redominer cette discipline.