Tokyo en danger pour Nicky Degrendele
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Crédit photo James Odvart - DirectVelo
Nicky Degrendele est à la peine depuis le début de la saison sur piste. Si sa 5e place au Championnat d'Europe à Apeldoorn a permis de faire illusion, sa campagne en Coupe du Monde est décevante (Minsk, 19e, Glasgow 19e, Hong-Kong 25e et Cambridge, 13e). "Depuis son titre de Championne du Monde du keirin en 2018, elle n'a plus le même niveau", constate le coordinateur sportif Koen Beeckman pour DirectVelo.
DOUBLER TROIS PAYS
Ses mauvais résultats mettent en péril ses chances de qualification pour les Jeux Olympiques de 2020. "Nous sommes inquiets. Son titre de Championne du Monde en 2018 ne compte pas puisque le premier rendez-vous qualification, c'était à Glasgow en août 2018 lors du Championnat d'Europe", rappelle Koen Beeckman. Le système de qualification pour le keirin est le suivant : Les huit meilleures nations en vitesse par équipes qualifient automatiquement deux athlètes pour le keirin. Ce qui nous amène à 16 sportives. La Belgique, sans équipe de vitesse n'est pas concernée. Ensuite, les sept meilleures nations du classement olympique du keirin, sans compter celles déjà qualifiées par la vitesse par équipes, ont le droit d'inscrire une athlète qui participera aussi à la vitesse individuelle. De même, les sept meilleures nations de la vitesse individuelle, hors les huit premières de la vitesse par équipes, peuvent engager une concurrente au keirin. De cette manière, on arrive à un maximum de 30 participantes au tournoi olympique de keirin (14+16).
En pratique, en arrêtant le classement UCI après la quatrième manche de la Coupe du Monde à Cambridge, la Russie, l'Allemagne, la Chine, les Pays-Bas, l'Australie, la Lituanie, le Mexique et la Pologne sont donc les huit premières nations de la vitesse par équipes. Au niveau du keirin, en excluant ces huit pays, la septième et dernière équipe qualifiée est la Grande-Bretagne, 10e du classement réel. La Belgique pointe à la 15e place, à 655 points du Royaume Uni. Nicky Degrendele devra donc combler ce déficit durant les deux manches de Coupe du Monde restantes (Brisbane, cette semaine et Milton, fin janvier) et le Championnat du Monde (fin février). De plus, elle devra devancer d'autres concurrentes à la qualification olympique. En effet, si l'Allemagne (11e) et la Chine (14e) ont de grandes chances de passer grâce à la vitesse par équipes, il n'en est rien des Etats-Unis (12e et 685 points d'avance sur la Belgique) et de la Colombie (13e et 525 points d'avance sur la Belgique). "Le temps passe et cela devient de plus en plus compliqué. Il y a encore moyen de prendre beaucoup de points, 500 points pour les manches de Coupe du Monde et 1500 au Championnat du Monde", positive Koen Beeckman.
UN MOIS ET DEMI POUR SE REFAIRE UNE SANTÉ
Comment expliquer ses mauvais résultats ? "Dans un premier temps, il faut dire qu'elle n'a pas eu de chance. En octobre 2018, elle chute lourdement à Saint-Quentin-en-Yvelines. Au Championnat du Monde 2019, elle se fait disqualifier en demi-finale", explique Koen Beeckman. Après le Championnat d'Europe à Apeldoorn (octobre 2019), Nicky Degrendele semblait encore positive sur ses chances de qualifiation. "A moins de réaliser un hiver pourri, le ticket pour les Jeux est à ma portée. Avec la forme que j'ai et qui est bonne, c'est en bonne voie.", déclarait-elle à DirectVelo en octobre dernier (lire ici). La réalité du terrain a été tout autre. Ce qui n'empêche pas la Belge d'y croire encore. "Si j'atteins la finale dans les trois derniers tournois (Brisbane, Milton et Berlin), j'ai des grandes chances de me qualifier, mais si j'ai conscience que c'est plus facile à dire qu'à faire", s'encourage-t-elle au Nieuwsblad. Et si la cause de ses contre-performances ne serait pas un ras-le-bol de son mode de vie à Aigle où elle vit avec d'autres athlètes? Depuis avril 2016, la Championne d'Europe Juniors du keirin 2014 vit plusieurs mois en "interna"t au Centre Mondial du Cyclisme. "Être si loin de la maison est difficile. Manger, me reposer et m'entraîner remplissent mes journées. C'est monotone, mais indispensable pour briller aux Jeux", soulignait-elle au Nieuwsblad.
Cette semaine, à Brisbane, Nicky Degrendele devra surtout veiller à ne pas voir l'écart grandir avec ses concurrentes. "Oui, dans l'état actuel des choses, il faut surtout que la situation mathématique n'empire pas. Après Brisbane, elle aura un mois et demi pour se refaire une santé et commencer, je l'espère, sa remontée vers une qualification olympique", conclut Koen Beeckman.
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