Le meilleur et le pire de... Thibault Ferasse
Joie, déception et tristesse se côtoient souvent au cours d’une saison. Des heures d'entraînement, des galères oubliées pendant un court instant : le frisson de la victoire. Vous les avez suivis toute l’année sur DirectVelo et ils vous offrent leur meilleur et leur pire souvenir de cette saison 2019. Aujourd’hui, Thibault Ferasse revient sur sa victoire aux Boucles de la Mayenne, sa première à ce niveau-là. Trois semaines plus tard, le coureur de Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole a connu une journée compliquée lors du Championnat de France.
LE MEILLEUR...
« Ma victoire aux Boucles de la Mayenne est mon meilleur souvenir. C'est un moment fort, c'était la première victoire professionnelle de ma carrière. J'avais vraiment coché cette course. Je me sentais bien. Tout a bien commencé avec le prologue où j'ai terminé 3e. J'ai été opportuniste sur les étapes suivantes. Avec un peu de dénivelé sur la troisième étape, j'ai pris le maillot à Julien Duval. Je suis allé le chercher. C'était aussi une grosse découverte dans l'après-course. Il restait encore une étape. Les cartes étaient encore resserrées avec le 2e. Le soir, j'ai vraiment cogité. Quand c'est la première fois, ce n'est pas facile, tu lâches un sacré jus. Je retiens surtout ça. Le dernier jour, ça s'est plutôt bien goupillé finalement, j'avais encore la bonne patte.
C'était une belle journée. Pour l'équipe, c'était la première victoire sur une course par étapes depuis le passage chez les pros en 2007. Nous sommes une équipe familiale, nous ne sommes pas une grosse structure WorldTour. On ne vit pas souvent ces moments-là. On avait senti une cohésion. Tout le monde se soutenait à fond. Même la veille, on a vraiment profité. Le dernier jour, les gars ont été super forts. Après avoir passé la ligne, tout le monde était heureux. C'était encore plus fort. J'ai senti à travers eux qu'on avait fait quelque chose de bien. Même quand ce n'est pas moi qui gagne, c'est toujours cool de partager ce genre de moment avec l'équipe.
... ET LE PIRE
Le Championnat de France a été une sale journée. Nous avions notre plus belle carte devant avec Julien Antomarchi, et il a déraillé. Je croyais tellement en lui, j'étais touché. C'est un homme de Championnat. Il mérite tellement mieux. On ne saura jamais comment ça aurait pu se passer sans cet incident. Ça aurait pu être l'aboutissement de sa carrière. Dans le bus, après la course, ce n'était vraiment pas gai.
Personnellement, j'étais dans une belle forme jusqu'à ce Championnat de France à la maison. J'étais derrière, j'ai eu un peu de malchance, j'ai crevé et j'ai cassé ma roue dans les derniers tours quand Thibaut Pinot est parti. J'étais dans sa roue. Après le Championnat de France, une coupure s'est imposée car on ne court pas le Tour de France. J'aurais aimé enchaîner après le Championnat de France. La coupure a été un peu plus longue car je devais reprendre au Tour de Wallonie, mais j'ai malheureusement eu un décès dans la famille. Du coup, ça a tout retardé. J'ai mis un peu de temps à remettre en route. J'ai eu quand même deux mois sans course. C'est énorme. Il aurait fallu que j'obtienne un gros résultat pour peut-être avoir un contrat dans une plus grosse équipe ».