Un « scénario parfait » pour Clément Carisey
La série se poursuit pour Clément Carisey. Déjà lauréat à trois reprises au mois de février, l’Isérois vient d’attaquer le mois de mars sur les mêmes bases puisqu’il a remporté, ce dimanche, le Circuit de la Vallée du Bédat (Elite Nationale, voir classement). Le leader du Challenge BBB-DirectVelo confirme, s’il en était encore besoin, qu’il est l’homme fort de ce début de saison. Entretien avec le coureur du Team Pro Immo Nicolas Roux.
DirectVelo : Rien ne semble pouvoir t’arrêter actuellement !
Clément Carisey : Je me sentais vraiment bien ce dimanche. Déjà lors des courses de début de saison dans le sud, je me sentais très bien mais en plus, j’ai maintenant un capital confiance élevé. On a dû faire face à une météo capricieuse et ce n’est pas ce que j’affectionne le plus mais pour le coup, ça ne m’a pas trop dérangé. Je supporte mieux la pluie et le vent que d’autres.
« ON AVAIT PEUR D’ÊTRE TOMBÉ SUR UN OS »
Comment as-tu construit ce nouveau succès ?
Le scénario de course a été parfait pour moi puisqu'on s'est rapidement retrouvés à une vingtaine devant dont cinq coureurs de chez nous. J’étais protégé, comme Max (Urruty). Les trois autres ont bien travaillé : Karl (Lauk) est celui qui a réalisé le plus gros boulot. De leur côté, Flo (Castellarnau) et Stefan (Bennett) ont bien travaillé dans les bosses. Puis Mick (Guichard) est revenu de l’arrière… Dans le final, on y allait chacun notre tour jusqu’à se retrouver à quatre devant avec Karl, Mick et Clément Champoussin. Même si nous étions en surnombre, Champoussin prenait de sacrés relais alors qu’on n’en demandait pas trop… On s’est dit qu’il devait se sentir très bien et il nous a un peu inquiétés (sourires). On avait peur d’être tombé sur un os. Mais c’était sa reprise et son manque de rythme, par rapport à nous, a peut-être fait la différence dans les derniers kilomètres.
Te voilà déjà vainqueur de quatre courses cette saison. T’imagines-tu capable d'enchaîner de la sorte toute l'année ?
Sur les premières courses de l’année, nous étions arrivés déjà forts mais pas du tout dans l’optique d’accumuler les succès. C’était une reprise mais du coup, enchaîner les victoires était super encourageant. L’appétit vient en mangeant et quand on voit la force de notre collectif, on peut forcément espérer que ça dure encore un moment. Mais il faut quand même relativiser.
Pourquoi ?
Le Bédat était déjà le treizième jour de course de l’équipe. D’autres formations font à peine leur rentrée. Forcément, il y aura de moins en moins de différence de niveau au fil des courses, ça va s’équilibrer. En plus, jusqu’à présent, on a disputé des épreuves sans limitation de nombre de coureurs inscrits par équipe. Quand on se retrouvera à six contre six, ce ne sera plus la même chose.
« UN CALENDRIER PRÉCIS EN TÊTE »
On te sent tout de même particulièrement fort…
Ma saison chez les pros l’an dernier m’a donné de la force. C’est la première fois que j’ai un capteur de puissance chez les amateurs et je vois que je me rapproche déjà de mes records de l’an passé. Tout ça me booste encore plus. J’ai l’envie de retourner chez les pros.
As-tu le sentiment de ne rien avoir à faire chez les amateurs ?
Disons que j’ai de belles choses à faire au niveau au-dessus. J’aimerais montrer que j’ai ma place chez les pros. Je pense pouvoir y être un bon équipier mais aussi aller chercher quelques petites performances sur des courses un peu plus abordables. C’est possible.
Quelle te semble être la clef pour convaincre une équipe professionnelle de te redonner ta chance ?
Beaucoup de choses peuvent entrer en compte. Je vais devoir marcher sur des courses importantes, notamment en Classe 2. J’ai un calendrier précis en tête. Je vais prochainement disputé le Circuit des 4 Cantons puis Nantes-Segré. Et peut-être la Transversale des As. Pas plus. Je ne vais pas beaucoup enchaîner en mars et en profiter pour souffler un petit peu car ensuite, le calendrier sera chargé tout le reste de l’année. Chaque fois, il y aura un rendez-vous majeur : le Circuit des Ardennes en avril, le Rhône-Alpes Isère Tour en mai, le Championnat de France en juin… J’ai d’ailleurs bien envie de préparer le contre-la-montre du Championnat de France cette année. Il faudra aussi marcher en Coupe de France. Bref, sur toutes les courses qui ont de la visibilité auprès des pros. Je vais aussi devoir faire preuve de concentration tout au long de la saison. Ensuite, ce sont aux dirigeants et aux recruteurs de choisir. Je ne contrôle pas tout.