L’Espagne vient de mettre en application sa première phase de déconfinement. Depuis ce samedi, il est en effet possible pour les citoyens espagnols de sortir dans la rue pour se promener ou pour pratiquer une activité physique, et ce après 48 jours d’un confinement particulièrement strict, durant lequel il était par exemple impossible de pratiquer un jogging. Pour autant, il ne s’agit que de la “phase 0” d’un plan en quatre étapes du gouvernement de Pedro Sanchez. Trois nouvelles phases - respectivement le 11 mai, le 25 mai puis le 11 juin - permettront une levée progressive des restrictions.

FAVORISER LA DISTANCIATION EN S'ÉLOIGNANT DES VILLES

C’est dans ce contexte que la Fédération espagnole de cyclisme a publié un communiqué, ce dimanche, afin d’évoquer les différents scénarios possibles, dans les prochaines semaines, pour les cyclistes. À l’instant-T, la Fédération attend encore le bulletin officiel de l’État, mais tient déjà à orienter le gouvernement en lui suggérant certaines pistes. “Quelques médias annoncent ce samedi que les athlètes de haut-niveau pourront s’entraîner individuellement sans limite de temps, dans tout le territoire de leur région (...) Ce serait une première étape importante”.

D’autres médias évoquent la possibilité d’un confinement toujours strict pour les autres licenciés avec l’impossibilité d’aller rouler loin de chez soi. Une situation qui préoccupe la Fédération, laquelle pointe du doigt l’aspect sécuritaire. “Si l’on s’en tient à cette restriction-là, nos licenciés devront rouler sur des portions bondées de monde, avec beaucoup de joggeurs ou de cyclistes du dimanche, avec le risque d’accident qui en découle”. D’où la volonté de favoriser une liberté totale de circuler - à l’échelle régionale - pour les cyclistes. “Un cycliste a besoin de beaucoup d’espace pour sa pratique d’activité. C’est pourquoi nous avons demandé que le texte à venir permette à tous les cyclistes de circuler dans l’ensemble de leur région”.

PRIORITÉ DONNÉE AUX PROS ?

Au cas où le Conseil supérieur des Sports et le Ministère de la Santé ne penchent pas pour cette solution, la Fédération espagnole de cyclisme propose un compromis, en privilégiant ses meilleurs athlètes. L’idée ? Une liberté de circuler et de s’entraîner dans toute leur région pour les athlètes de haut-niveau, et la possibilité de s’entraîner dans sa ville et dans les communes limitrophes pour les autres pratiquants. “Nous demandons également d’étendre la plage horaire des sorties”. Là aussi, l'aspect sécuritaire est évoqué pour justifier cette demande. 

Pour le moment, des tranches horaires doivent être respectées dans les communes de plus de 5000 habitants afin d’éviter la surfréquentation des rues. Les enfants et les personnes âgées ne peuvent ainsi pas prendre l'air aux mêmes heures. L’Espagne et ses 47 millions d’habitants est l’un des pays les plus touchés par la crise de coronavirus. Le dernier bilan de ce samedi soir faisait état de 25.100 morts dans tout le pays.