Jelle Wallays : « Comme si tout le monde revenait de rééducation »
Depuis sa victoire à Paris-Tours le 13 novembre dernier (voir classement), Jelle Wallays n'a pu épingler le moindre dossard. Le Belge s'est déchiré un tendon aux quadriceps en se cognant au coin d'une table. "Une blessure bête", regrette-t-il auprès de DirectVelo. Une déchirure de quatre millimètres a été diagnostiquée. Résultat ; quatre mois d'indisponibilité. "Les docteurs m'ont dit qu'il fallait un mois pour résorber un millimètre, donc le calcul était vite fait...".
SPÉCIALISTE DE L'AUTOMNE
Néanmoins, le sociétaire de la Lotto-Soudal aperçoit enfin le bout du tunnel. Il a passé les dernières semaines à s'entrainer une vingtaine d'heures combinées à six-sept heures de soins chez son kinésithérapeute. L'ancien sociétaire de Sport Vlaanderen-Baloise sera prêt pour la reprise, si celle-ci se fait en fin de saison. La pandémie de coronavirus a offert au sportif de 30 ans le temps nécessaire à sa guérison. "Quand les courses vont reprendre, ce sera comme si tout le monde revenait de rééducation". Comme lui.
Désormais, il espère un scénario identique à la fin de la saison dernière. En effet, après avoir manqué les Classiques à cause d'une chute au Tour de San Juan, Jelle Wallays avait donc gagné Paris-Tours au terme d'une échappée au long cours. Les blessures à répétition durant sa carrière l'ont fait devenir un spécialiste de l'automne. "Globalement, la fin de la saison me réussit bien. J'ai souvent gagné à cette période. J'espère que ce sera un avantage pour moi si les courses reprennent. Cependant, la donne sera différente car tout le monde sera frais et aura faim de vélo".
LE TOUR DE FRANCE PUIS LES CLASSIQUES ?
Comme l'ensemble du peloton, l'athlète de 31 ans a découvert avec attention le nouveau calendrier WorldTour publié par l'UCI (lire ici). Si aucune décision n'a encore été prise avec l'encadrement de l'équipe Lotto-Soudal, le double vainqueur de Paris-Tours a clairement une préférence. "J'ai besoin d'un Grand Tour dans les jambes pour ensuite être performant. Dans l'idéal, j'aimerais participer au Tour de France pour ensuite enchainer avec les Classiques flamandes". Avec une course en toile de fond : Paris-Roubaix, le dimanche 25 octobre. "Je rêve d'un Enfer du Nord sous la pluie et ça pourrait se concrétiser". Ainsi, la formation belge pourrait aligner le trio Philippe Gilbert, John Degenkolb et Jelle Wallays, avec ce dernier en joker. "Je pense qu'il sera nécessaire d'avoir plusieurs leaders dans l'équipe car l'enchainement des courses sera tellement important qu'il sera primordial d'inverser les cartes de temps en temps. Philippe Gilbert et John Degenkolb auront la priorité, mais il pourrait y avoir des libertés".
La crise du coronavirus a donc un impact sur la saison du coureur mais aussi sur sa petite entreprise. En effet, depuis septembre 2019, il a ouvert une chambre d'hôte avec sa copine, à Staden. "Au début, nous pouvions encore loger le personnel hospitalier mais nous avons décidé de fermer. Nous nous sommes concentrés sur des livraisons de petit déjeuner à domicile. C'est dommage car nous avons investi beaucoup dans cette maison. L'argent d'une victoire nous ferait du bien", termine-t-il.