L’attente commence à se faire longue pour Stéphan Gaudry. “On relativise mais les déplacements finissent par manquer. Le milieu me manque. Je fais ce boulot depuis 25 ans, entre les amateurs et les pros. C'est le premier printemps que je passe à la maison de cette façon. Bon, au moins, j'ai profité de mes week-ends”, préfère sourire le directeur sportif de St-Michel-Auber 93 auprès de DirectVelo. Depuis le mois de mars, il est passé par toutes les émotions. “Honnêtement, il y a des hauts et des bas. Parfois, on est confiant, et parfois, on l'est moins… Habituellement, je suis plutôt de nature optimiste mais il faut bien avouer que nous recevons des informations contradictoires depuis plusieurs semaines”, résume celui qui a tout de même vu d’un bon œil l’officialisation du nouveau calendrier.

UN STAGE COLLECTIF EN JUILLET

Pour autant, il se veut prudent. “On voit bien que depuis que le calendrier est sorti, des courses continuent quand même d'être annulées, et on attend encore les futures annonces ministérielles. On reste donc dans le doute”. Il écoutera attentivement, ce jeudi, le discours du Premier Ministre, Édouard Philippe. “On en saura sûrement plus quant aux hébergements, par exemple”. Car Stéphan Gaudry espère qu’il pourra rassembler ses coureurs pour un stage en juillet prochain. Il songe ainsi à “une mise au vert, dans un gîte... Quelque chose à l'écart, afin d'éviter de croiser trop de monde. On suivrait les conseils du médecin de l'équipe qui nous donnera un certain cadre de travail”. 

Pour le reste, il travaille toujours sur des dossiers, "mais pas vraiment sur du concret. On imagine des plans, on fait des projections... Mais ça reste hypothétique. Depuis le début de la crise, on a déjà dû faire trois ou quatre calendriers différents. Au début, on imaginait reprendre fin juin ou début juillet... Puis on a repoussé la reprise au fur et à mesure. Même le calendrier actuel n'est peut-être pas tout à fait définitif, il pourrait y avoir de nouvelles annulations”.

DES SIMILITUDES AVEC LA REPRISE DE FÉVRIER

Si la fin de saison se déroule de la façon imaginée par l’UCI dans son nouveau calendrier, St-Michel-Auber 93 reprendrait très certainement la compétition lors de la Route d’Occitanie, le 1er août (voir le nouveau calendrier français). Avant d’enchaîner avec, notamment, le Tour de l’Ain. Deux courses montagneuses pour commencer, donc. “Pour nous, ça ressemblerait au mois de février. Notre calendrier serait forcément chargé. J'imagine aussi qu'il y aura des équipes de très haut-niveau. Si on prend l'exemple du Tour de l'Ain, pour moi, ça va devenir un passage quasi-obligé pour beaucoup des favoris du Tour, avant le Critérium du Dauphiné (Primoz Roglic, notamment, a déjà annoncé qu'il s'alignerait sur le Tour de l'Ain, NDLR). On devra donc faire face à des plateaux très relevés, un peu comme au Tour de la Provence”.

Pour autant, à l’instant-T, tous les scénarios sont encore envisagés, y compris celui où les courses ne reprendraient qu’en 2021. “Ce serait quand même mieux de courir sur la fin de saison, ça soulagerait tout le monde et notamment nos partenaires qui auraient de la visibilité. Si on pouvait courir d'août à octobre, ça nous ferait du bien. Mais normalement, même dans le pire des cas, nos partenaires devraient nous suivre l’année prochaine”.