En 1984, LOOK débarque dans le monde du cyclisme sur la pointe des pédales. 35 ans plus tard, la marque est devenue une référence dans le monde des cadres carbone et même des roues depuis son association avec CORIMA, une autre marque française. À elles deux, elles comptent 18 médailles d'or aux Jeux Olympiques depuis 1992. En dix articles, DirectVelo revient sur l'histoire de l'entreprise de Nevers qui a des idées et de la suite dans les idées au point d'être le plus ancien partenaire technique d'une fédération olympique.

Sous le soleil de Georgie et dans le vélodrome de Stone Mountain des Jeux d'Atlanta, le tube de l'été c'est nouveau cadre LOOK KG296. Les ingénieurs de Look sont des alchimistes. En passant du KG196 gris argenté à ce nouveau cadre jaune citron, les médailles d'or pleuvent sur la délégation française : quatre pour Félicia Ballanger, Florian Rousseau, Nathalie Lancien et le quatuor de la poursuite par équipes, les "Béberts" : Christophe Capelle, Philippe Ermenault, Jean-Michel Monin et Francis Moreau.

« LE PLUS GRAND BOND EN AVANT »

Si le KG196 était un vélo de contre-la-montre pour la route transformé pour la piste, le KG296 est un cadre pensé pour la piste dès le début de sa conception. "Il y avait eu tout un travail de développement en amont avec Look et les entraîneurs. Il y a eu des tests sur la géométrie du cadre, avec un cadre en acier, et plusieurs étapes pour valider ce vélo abouti en 1996", se souvient Florian Rousseau qui ouvre le bal avec le kilomètre. "Je pense qu'on a donné des consignes pour améliorer le vélo et Look s'en est servi. Tout ça a contribué à l'intérêt collectif", ajoute Philippe Ermenault. "Le vélo d'Atlanta est celui qui a fait le plus grand bond en avant", assure Gilles Moutarde de Look.

Philippe Ermenault reçoit ce petit bijou "un ou deux mois avant, se souvient-il. Par rapport au vélo de 1992, il y avait une amélioration : la direction était plus précise, le vélo était plus léger mais sans perdre en rigidité". La marque nivernaise adapte son cadre en fonction des spécialités. "Il y avait deux roues de 700 pour la vitesse et une roue de 650 à l'avant pour la poursuite et kilomètre", ajoute Florian Rousseau.

APRÈS ATLANTA, LES ÉTRANGERS ROULENT SUR LOOK

Cette équipe de France sur piste récolte la meilleure moisson de médailles depuis les Jeux de Mexico avec Trentin, Morelon et Rébillard. "On a beau avoir le meilleur vélo du monde, si dessus il n'y a pas l'athlète, il n'y a pas les résultats, relativise Gilles Moutarde. Mais c'est vrai que quand on roule sur une machine performante, c'est motivant et ça peut faire gagner quelques dixièmes et quand on voit les chronos qui se jouent à très peu. Ça peut faire la différence". Et les dixièmes, les Français vont les faire voltiger. Florian Rousseau et l'équipe de poursuite battent les records olympiques.

Le tube de l'été 1996 va avoir un succès mondial. Philippe Ermenault en est le témoin. "Il y a un truc qui m'a marqué : après Atlanta, dans les manches de Coupe du Monde, beaucoup de nations étrangères roulaient sur vélos Look".