Thomas Champion : « Je me suis imaginé gagner »
Il a manqué 300 mètres à Thomas Champion. Le sociétaire de Bourg-en-Bresse a entrevu la victoire sur cette première étape du Tour de Savoie Mont-Blanc. Il a finalement été repris et battu par le Suisse Joab Schneiter (voir classement). L’Espoir 3 confie sa déception au micro de DirectVelo.
DirectVelo : Quel goût a cette deuxième place ?
Thomas Champion : C’est assez frustrant quand même. J’ai vu que j’avais pris 25-30 secondes au sommet de la dernière ascension. Il me restait neuf bornes de descente et de plat. Je me suis imaginé gagner. J’ai tout mis. Je voyais qu’il revenait, qu’il avait plus de force que moi sur le plat. Il est revenu à 300 mètres seulement en bas du faux-plat montant.
« GRAPPILLER QUELQUES SECONDES POUR PRENDRE LE MAILLOT »
Tu as tapé sur le guidon en franchissant la ligne….
J’étais un petit peu énervé à l’arrivée. Mais je me dis que deux secondes (de retard sur le premier au classement général, NDLR), ce n’est pas grand-chose. Ce jeudi, il y a beaucoup de montagne. Je vais essayer pourquoi pas de reprendre le maillot dans les prochains jours. Le peloton est arrivé à cinq minutes environ. Ça me laisse une petite marge de manœuvre. Il n’y avait pas de grosses équipes représentées à l’avant. On ne va pas avoir la course à gérer. Les gros collectifs, les ProTeams, vont s’en charger. Il faudra essayer de suivre le bon coup et pourquoi pas grappiller quelques secondes pour prendre le maillot.
Avais-tu imaginé ce scénario quand tu as attaqué ?
Non, je n’avais pas du tout pour consigne d’attaquer là. Je devais plutôt rester tranquille. On avait juste pensé à la partie en faux-plat montant en passant pour la première fois sur la ligne. On avait dit que ça pouvait éventuellement sortir là. Au début de l’étape, j’ai vu un bon groupe partir avec trois ou quatre français dedans. Je les connaissais bien, je savais qu’on allait s’entendre. Ça a tout de suite pris, personne ne voulait prendre la course en main derrière. On a eu jusqu’à 10'30'' d’avance, c’était sensationnel. On savait au pied du col des Aravis qu’on avait de grandes chances d’aller au bout. On a tout mis, on n'a rien lâché. Au pied de la dernière bosse, on avait 7’30“. Ça se faisait bien, c’est monté assez vite.
« J’AI SENTI UNE GROSSE PROGRESSION »
Quel était ton objectif au départ ?
On avait trois leaders désignés, mais ce n’était pas mon cas. Je devais éventuellement jouer une étape. Mes cinq autres coéquipiers terminent dans le peloton principal, ils sont bien placés aussi. Mais ils ont cinq minutes de retard quand même. On va voir ce qu’on va faire avec mon directeur sportif. Je pense qu’on va essayer de jouer un classement général.
Pensais-tu avoir ces jambes pour une reprise ?
Oui, je me sentais bien. J’ai beaucoup travaillé en montagne. Je suis Vendéen de base, mais il n’y a pas beaucoup de bosses là-bas. Je me suis installé dans les Alpes depuis le début de l’année. J’ai senti une grosse progression. J’ai effectué quelques tests avec l’équipe Auvergne-Rhône-Alpes en prévision du Tour de l’Avenir avant qu’il ne soit annulé. J’ai vu que ça allait bien dans les montées.
« IL FAUT TOUT METTRE LÀ »
Tu as vite rebondi après l’annulation du Tour de l’Avenir…
J’ai eu la chance que mon directeur sportif me laisse faire le Tour de Savoie Mont-Blanc à la dernière minute. J’aurais peut-être doublé avec le Tour de l’Avenir mais ça aurait fait beaucoup. Ça va bien en ce moment, on va essayer de continuer comme ça.
Ce jeudi, il y aura deux demi-étapes. As-tu préparé cette journée spéciale ?
Non, pas du tout. Si on est fort, ça passe. Si on n’est pas fort, l’après-midi fera mal. On verra si j’ai pu récupérer d'ici là. On a quand même fait pas mal de reconnaissances, je connais les étapes de demain. Je sais à peu près comment ça va se courir.
Quels sont tes objectifs par la suite ?
Il n’y aura pas beaucoup de courses montagneuses ensuite. Il y aura la Ronde de l’Isard. Je pense éventuellement au Championnat de France mais il me conviendra un peu moins au niveau du profil. Le Tour de Savoie Mont-Blanc est mon seul objectif avec la Ronde de l’Isard. Il faut tout mettre là. Je suis Espoir 3. C’est le plus important.