Pierre Rolland : « Il n’y a pas de petites courses »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Pierre Rolland a fini le travail. Même s’il ne s’est pas imposé sur le contre-la-montre en côte du Mont Revard, le sociétaire de la formation B&B Hôtels-Vital Concept s’est adjugé le classement général du Tour de Savoie Mont-Blanc ce samedi (voir classements). Le double vainqueur d’étapes du Tour de France, qui n’aura jamais quitté les quatre premières places d'étapes ces trois derniers jours, revient pour DirectVelo sur sa fin de semaine et évoque les échéances à venir.  

DirectVelo : Étais-tu confiant au départ de cette ultime étape avec ton avance de 1’20" sur le 2e, Maxim Van Gils ? 
Pierre Rolland : Je n’avais pas tant d’avance que ça, on ne sait jamais. Je savais que l’Américain (Gavin Mannion, NDLR) allait être difficile à battre. Je pensais pouvoir gagner l’étape ou terminer 2e ou 3e et essayer de remporter le classement général. Je suis parti assez vite pour un peu décourager mon poursuivant au général (Maxim Van Gils, NDLR) afin qu’il me voit revenir dans son rétroviseur. Forcément, sur la fin, je l’ai un petit peu payé. Au bout de presque cinq kilomètres, j’étais à seulement 20-30 secondes de lui. J'ai repris 1’30" assez rapidement. Je n’ai pas réalisé un effort très régulier. L’objectif était d’assurer le général.

Qu’as-tu pensé de ce contre-la-montre en côte ?
Je l’ai bien vécu. Je l’avais repéré en arrivant sur place il y a quatre jours. Il m’avait plu. Cependant, la dernière partie n’est pas très stimulante. Il y a des routes assez larges avec peu de lacets. Il faut être assez concentré. La première partie était plus sympa. C’était un long effort quand même, sur 55 minutes. Pour une reprise, ce n’est pas anodin.

Quel bilan tires-tu de ces quatre jours ?
C’est très bien. C’est une bonne reprise. Ce n’est jamais évident après autant de temps sans courir. J’avais seulement participé au Tour de Langkawi en début de saison. C’était quand même une course différente de ce qu’on connait en France et en Europe. En rentrant de là-bas, j’ai été malade, j’ai attrapé une toxoplasmose. Il a fallu que je me soigne. Puis il y a eu le confinement. C’est entre guillemets ma première vraie course, cette année, en France. Je suis content de ce qui a été fait à l’entraînement et la mise en pratique ici.

« LES JEUNES LOUPS VEULENT TOUS ME FAIRE LA PEAU »

Certains, au regard de ton palmarès, critiquent le fait que tu sois sur une Classe 2…
Il n’y a pas de petites courses, il n’y a que des courses à gagner. Les watts développés et l’intensité sont les mêmes. La densité est peut-être moindre. Les jeunes loups veulent tous me faire la peau que ce soit les Espoirs, les Continentales ou les N1. Quand ils voient que je suis au départ, ils veulent tous me faire ma fête. Ça a été une belle guerre, on s’est bien amusé, j’ai pris du plaisir. Je pense que dans ce peloton, il y a des jeunes talents comme celui de Lotto-Soudal et certains de la Groupama-FDJ. Ce seront des coureurs en devenir. Je les aurai croisés sur ma route.

Est-ce que cette course a répondu à tes attentes en prévision du Critérium du Dauphiné et du Tour de France ?
Je suis content de cette course, de comment ça s’est déroulé, de comment l’équipe a roulé et des dispositions dans lesquelles ils m’ont mis pour arriver à gagner. Maintenant, il y a le Dauphiné, ça va être un cran au-dessus. Les grandes courses arrivent avec, ensuite, le Tour de France. Ça va aller très vite. L’idée est de prendre toutes les courses à fond. On ne sait pas comment la situation peut évoluer. On espère que ça ira bien. Mais on a toujours dans la tête que d’un moment à un autre, tout peut s’arrêter comme au mois de mars.

Quel sera ton objectif sur le Tour de France ?
Gagner et me faire plaisir. Je veux arriver à Paris sans regrets et jouer ma carte à 100% à un moment ou à un autre de la course. 

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