Audrey Cordon-Ragot : « Dix fois pire que l’an passé »
Nouvelle déception pour Audrey Cordon-Ragot. Après quatre titres consécutifs acquis entre 2015 et 2018, la Bretonne avait dû abandonner son maillot bleu-blanc-rouge de Championne de France contre-la-montre l’an passé. Quatorze mois plus tard, elle comptait bien le récupérer, ce vendredi, sur le circuit de Grand-Champ. Dans sa région, et devant sa famille, la Bretonne se voyait gagner mais elle a finalement été devancée de… cinq secondes, par Juliette Labous (voir classement). “J’avais de l’avance aux deux premiers points intermédiaires. J’étais assez linéaire. Et à l’arrivée, je suis 2e, c’est une incompréhension…”, souffle la sociétaire de la Trek-Segafredo auprès de DirectVelo, médaille d’argent autour du cou après le podium protocolaire.
“Je n’avais pas de point de mire sur le final, certes... J’ai tout donné, je n’ai pas à rougir de ma performance. J’ai fait ce que j’avais à faire. Je suis tombée sur un os”, admet l’athlète de 30 ans, très déçue de manquer le titre pour la deuxième année consécutive. “Je savais que Juliette (Labous) était une candidate au titre. J’ai réalisé un moins bon final qu’elle. Je ne la voyais pas du tout devant pendant la course, donc je savais que même si je gagnais, ça aurait été très juste. Je n’ai pas eu l’impression de coincer. C’est le vélo, c’est la beauté de ce sport. Mais bon, cinq secondes, ça fait mal !”, admet celle qui avait pourtant pu reprendre puis déborder Coralie Demay en cours de route, ce qui l’avait “mise en confiance”.
« JE SUIS DÉGOÛTÉE »
Habituée à ne pas passer par quatre chemins au moment de décrire son ressenti ou ses émotions, Audrey Cordon-Ragot avait du mal à contenir sa déception, à chaud. “J’avais la famille au bord de la route, c’était une motivation supplémentaire. J’étais à domicile. C’est frustrant, je suis dégoutée, je n’ai pas fait semblant… La saison dernière, c’était hors de mon contrôle avec un ennui mécanique, ça peut arriver n’importe quand et à n’importe qui. Mais cette fois-ci, la déception est dix fois pire que l’an passé”.
Parviendra-t-elle à rebondir et à se remobiliser, en moins de 24h, avant de disputer le Championnat de France sur route ce samedi ? “Je ne sais pas si ma frustration du jour me permettra de gagner demain (samedi). Je n’ai pas encore eu le temps d’y penser. Jusqu’à présent, dans ma carrière, j’ai été trop déçue sur la route, plus que sur le chrono”, relate celle qui n’est encore jamais parvenue à décrocher le titre sur route. Ces cinq dernières saisons, le titre a été enlevé par cinq filles différentes : Pauline Ferrand-Prévot, Edwige Pitel, Charlotte Bravard, Aude Biannic et Jade Wiel. “La route reste aléatoire. On est un peu tributaire de la tactique de la FDJ. On a la chance que le circuit soit usant et va permettre peut-être de faire plus de différences que l’an passé. On est beaucoup de filles en individuel. Je pense que ça peut aider, on peut s’allier en se retrouvant moins isolées face aux filles de la FDJ”.