A quoi tient un maillot de Championnat de Belgique Espoirs ? Ce samedi après-midi, le changement de vélo de Rune Herregodts a fait pencher la balance en faveur du peloton, alors qu'il était échappé en compagnie de trois coureurs (voir le classement). "Sans son problème, on allait au bout", affirme Alex Colman (Canyon dhb p/b Soreen), un de ses compagnons de fugue, à DirectVelo.

Au deuxième tour, quatre costauds sont sortis - Ruben Apers (Lotto-Soudal Development Team), Alex Colman (Canyon d/h phr Soreen), Tuur Dens (VDM-Trawobo CT) et Rune Herregodts (Home Solution-Soenens). "Quatre hommes forts, c'était un beau groupe", selon Rune Herregodts approuvé par Ruben Apers. "Pas un groupe de bras cassés, je savais que c'était une bonne situation." L'écart a atteint un maximum de 1'15" avant que le peloton sous l'impulsion de l'équipe EFC-L&R-Vulsteke se mette en tête de peloton. Dans un premier temps, cet effort semble porter ses fruits puisque le peloton revient à 30 secondes. Par ricochet, ce rapproché à ce moment-là de la course va avoir de grandes conséquences.

Toutefois, la résistance et la cohésion du groupe de tête compliquent la tâche du peloton qui peine à boucher les derniers mètres. A trois tours de la fin, les quatre fuyards reprennent même du champ puisqu'ils ont encore 48 secondes sur la meute, qui ne donnait plus l'impression de pouvoir encore accélérer. A 40 kilomètres, un grain de sable vient perturber la mécanique dans le groupe de tête. Rune Herregodts change de vélo. "Sans ça, nous allons au bout, j'en suis certain", peste Rune Herregodts qui ne pouvait plus changer de vitesse depuis une trentaine de kilomètres. "J'ai commencé à sentir la gêne deux tours auparavant, je ne parvenais pas à changer le braquet, J'étais sur le 55x11, les gens qui font du vélo, savent que c'est dur à tenir dans les virages.  Si je change de vélo tout de suite, je suis repris par le peloton car nous avions seulement 30 secondes à ce moment-là. En tout cas, je n'arrivais pas à prendre un relai."

RUNE HERREGODTS AUSSI BIEN QU'A PARIS-TOURS

Et donc, le groupe de tête doit tourner un temps à trois. "Alex Colman et moi prenions nos relais, Tuur Dens avait un peu de mal", confie Ruben Apers.  Au bout d'un bel effort, le vainqueur de Paris-Tours Espoirs, Rune Herregodts, retrouve sa place en tête de groupe. "Et le pire, c'est que je me sens encore bien à ce moment-là. Mes jambes étaient au moins aussi bonnes que la semaine dernière", regrette-t-il.

Dans le dernier tour, Warre Vangheluwe (Home Solution-Soenens) et Lennert Van Eetvelt (Lotto-Soudal Development Team) rentrent sur eux. "A la fin, ça commencait à tourner carré. Mon coéquipier Warre Vangheluwe revient et je joue sa carte pour le sprint car il se sentait fort", admet Rune Herregodts.  Ruben Apers voulait se servir du sang neuf pour sprinter pour la victoire. "Le retour de Lennert Van Eetvelt a augmenté mes chances à ce moment-là", tandis que le retour des deux contre-attaquants perturbe les plans d'Alex Colman. "Je voulais essayer de fausser compagnie dans le secteur pavé de la Leestraat. J'ai changé d'avis. Le peloton était également très proche."

Alex Colman et Warre Vangheluwe ont encore essayé dans le dernier kilomètre, dans un ultime effort pour "profiter d'un moment d'hésitation", qui n'est pas arrivé.  Le peloton rentre dans le dernier virage et Jordi Meeus règle le sprint massif. "Tout ça pour rien", conclut Ruben Apers désespéré.