Peu auraient pris le risque de parier sur la victoire de Coline Raby, ce dimanche, à l’occasion du Championnat de France Juniors sur route. Et pourtant, c’est bien la Niortaise, licenciée à la Roche-sur-Yon - sociétaire du Team Elles Pays de la Loire - et membre du comité des Pays de la Loire, qui a décroché le maillot tricolore à Gray (Haute-Saône) après avoir pris le risque de passer la quasi-totalité de la course à l’avant, en échappée (voir classement). L’étudiante en Terminale, à Nantes, qui s’imagine en Fac de Sciences l’an prochain, revient sur ce titre surprise, elle qui n’est que J1 et qui n’avait jusque-là pas décroché la moindre victoire cette année.

DirectVelo : Lorsque tu as pris cette échappée en tout début de course, t’imaginais-tu pouvoir décrocher le titre national ?
Coline Raby : Je me suis tout de suite dit que ça pouvait aller au bout. On l’a vu dans les autres catégories : parfois, il ne manquait que trois fois rien pour que ça le fasse. Je savais que si toutes les filles jouaient le jeu et que chacune prenait les relais, on pouvait réussir. Je me doutais bien que l’écart n’allait faire que monter et descendre. Il ne fallait pas s’affoler, garder le même rythme et rester concentrée.

Au passage sous la cloche, tu semblais piégée lorsque deux des quatre filles échappées sont ressorties…
Quand elles sont parties toutes les deux, je n’y arrivais plus. C’était terminé… Je m’étais dit que si j’arrivais à rentrer, il ne fallait plus que je roule sinon, j’allais faire 4e dans ce groupe de quatre et ça aurait été une grosse déception. 

« JE PENSAIS QUE LE PARCOURS ÉTAIT TROP PLAT POUR MOI »

Tu as donc pris le risque de voir le peloton rentrer. Il fallait du sang-froid…
De toute façon, je n’avais plus intérêt à rouler une fois que je suis rentrée car j’avais plein de sprinteuses du comité dans le peloton. Je suis donc restée derrière dans le groupe. Après la flamme rouge, j’ai tenté et j’ai vu que ça ne suivait plus. J’ai pu aller au bout comme ça…

Et te voilà donc avec le maillot bleu-blanc-rouge et la médaille d’or autour du cou !
Je pensais que le parcours était trop plat pour moi, mais il y avait quand même un beau faux-plat d’un kilomètre qui pouvait permettre de faire des différences car je suis avant tout une puncheuse et une attaquante. Ce titre, j’y pensais dans un coin de ma tête, je pensais pouvoir m’en approcher. Être Championne de France, c’est un rêve. Y arriver en Junior 1, c’est génial.