Cette saison, Lotto-Soudal accueillera cinq néo-pros issus de son vivier de formation. À côté des deux rouleurs Sébastien Grignard et Harry Sweeny, trois grimpeurs effectueront leurs débuts au plus haut niveau : les Anversois Maxim Van Gils, Xandres Vervloesem et Viktor Verschaeve. Que peut-on attendre des néo-pros de la Lotto-Soudal en 2021 ? "Le potentiel est là. Nous croyons en eux. Nous avons choisi de nous concentrer sur la jeunesse. Nous savons que nous allons devoir faire preuve de patience et leur proposer un programme adapté", explique Kurt Van de Wouwer, le manager de Lotto-Soudal Development Team, à DirectVelo.

Le Wallon Sébastien Grignard est un bosseur de l'ombre. "Il est un spécialiste du chrono et se débrouille également sur les classiques flamandes. C'est un garçon discret qui ne rechigne pas à la tâche. Vous pouvez lui demander ce que vous voulez. Il ne reculera devant rien". L'Australien Harry Sweeny est arrivé en 2020 de l'équipe Continentale irlandaise Evopro Racing. Un choix payant, car il a tout de suite montré de grosses qualités de rouleur, mais pas uniquement. "Il a été hyper important au Tour d'Italie Espoirs auprès d'Henri Vandenabeele, alors que nous avions perdu dès le deuxième jour Maxim Van Gils et Viktor Verschaeve sur chute. Sa victoire au Tour de Lombardie Espoirs a été l'illustration d'un sacré potentiel. Il peut vraiment étirer le peloton à lui tout seul", prévient Carl Roes, le directeur sportif.

MAXIM VAN GILS, LE PUR GRIMPEUR

En 2020, Maxim Van Gils (21 ans) a terminé 3e du Tour de Savoie Mont-Blanc. Des trois, il est celui qui s'apparente le plus à un pur grimpeur. "Il l'a déjà montré quand il a remporté la Classique des Alpes chez les Juniors. Ce fut l'une des raisons pour lesquelles nous l'avions recruté, rappelle Kurt Van de Wouwer. Il a confirmé son potentiel au Tour du Val d'Aoste, en terminant deux fois 2e d'étape en 2019. S'il a la chance de pouvoir grandir sereinement dans des petites épreuves par étapes, il peut devenir l'un des meilleurs grimpeurs. De plus, il a également une petite giclette à l'arrivée, qui peut lui servir à remporter des sprints en petit comité. C'est pourquoi une course comme la Flèche Wallonne devrait lui convenir à l'avenir". Reste maintenant à canaliser son énergie. "Chez les Espoirs, ça passe, mais chez les pros, il faudra apprendre à ne pas trop en faire. C'est pourquoi il pourra s'inspirer de Thomas De Gendt et de Philippe Gilbert".

Après une année chez Development Team Sunweb, Xandres Vervloesem est revenu en Belgique. Bien lui en a pris, car l'Espoir 2 s'est adjugé la Ronde de l'Isard (2.2U). "Déjà chez les Juniors, il marchait bien dans les épreuves difficiles. Cependant, ses prestations passaient dans l'ombre de celles de Remco Evenepoel. Il a démarré difficilement la saison 2020, mais il se sentait de mieux en mieux au fur et à mesure des semaines. Cela s'est vérifié sur la Ronde de l'Isard, où il a terminé chaque étape dans le Top 10. Il récupère bien, et peut rester à un niveau constant", analyse le manager de Lotto-Soudal Development. Avec douze épreuves UCI disputées en deux ans, on peut se demander si le 14e du Tour de Lombardie Espoirs est prêt pour cette nouvelle étape dans sa carrière. "Des trois, c'est celui qui est le moins avancé dans son développement, et il a donc une grosse marge de progression. Il devra apprendre des coureurs expérimentés. S'il y arrive, on peut s'attendre à de belles satisfactions. Il devra également travailler son explosivité".

UN GRAND TOUR EN 2021 ? PLUTÔT LA VUELTA

Viktor Verschaeve (22 ans) a passé un cap dans sa progression en 2020, en enlevant une étape au Tour de Savoie Mont-Blanc après être passé à quelques centimètres d'un succès dans Liège-Bastogne-Liège Espoirs l'année précédente (battu par Kevin Vermaerke, néo-pro chez Team DSM). Toutefois, ses débuts chez les professionnels vont devoir attendre. En effet, le 9e du Giro Espoirs 2019 vient de subir une opération de l'artère iliaque. "Il faudra attendre un moment avant de le voir au niveau", prévient Kurt Van de Wouwer, qui compte sur le mental d'acier de son coureur. "Il a toujours un esprit positif. Il est capable de se préparer très spécifiquement pour une course. Généralement, cela tourne bien. Quand la route s'élève, il est dans son élément. Je lui prédis un bel avenir dans les classiques wallonnes et les épreuves d'une semaine".

Même s'ils n'ont pas été formés dans l'équipe de formation, deux autres coureurs épingleront leurs premiers dossards avec une WorldTeam chez Lotto-Soudal : le Namurois Sylvain Moniquet et l'Italien Filippo Conca. "Sylvain Moniquet est un coureur très régulier. En ce qui concerne Filippo Conca, je ne le mettrai pas dans la catégorie des grimpeurs. Il a certes terminé 5e du Giro Espoirs, mais je le vois plus comme un coureur costaud." Peut-on s'attendre à voir ces jeunes pousses sur un Grand Tour en 2021 ? "Il faut voir comment ils vont s'acclimater au monde des professionnels. Pour certains, cela ira plus vite que d'autres. Le Tour d'Italie et le Tour de France arriveront trop tôt. Le Tour d'Espagne peut être une option. On peut s'en servir pour offrir une belle expérience, sans pression, à nos jeunes, comme nous l'avons fait cette année avec Brent Van Moer, Gerben Thijssen, Stan Dewulf et Kobe Goossens", termine-t-il.