Les bulles dans le sable d'Ostende
On ne peut pas reprocher à l'Union cycliste internationale de ne pas tout faire pour organiser le Championnat du Monde de cyclo-cross, ce week-end à Ostende (Flandre occidentale). Mais le comité d'organisation doit se plier à la réalité et aux décisions des autorités belges. Ainsi, les Juniors, qui n'ont plus le droit de courir en Belgique depuis le mois d'octobre, n'auront pas de Championnat du Monde. Le huis-clos, qui est devenu la norme en Belgique, est appliqué pour les deux jours de course, ainsi que le port du masque et une distanciation physique d'au moins 1,50 m. "Toute personne sur le site de l’événement qui est vue sans masque pendant une période prolongée se fera retirer son accréditation", prévient l'organisation.
La réalité, c'est aussi prévenir le plus possible toute contamination pendant ce week-end arc-en-ciel alors que la ville de Flandre Occidentale enregistre au moins quinze cas de variant sud-africain du coronavirus dans des établissements de soins.
QUATRE BULLES ET DES SOUS-BULLES
Alors comme depuis la reprise des compétitions internationales sur route en août dernier, l'UCI a mis au point un protocole sanitaire sur le principe des bulles. Elles sont au nombre de quatre : la bulle équipe, la bulle média, la bulle 1 (les officiels de l'UCI, de l'antidopage, des prestataires) et la bulle 2 (le comité d'organisation, les bénévoles et des prestataires).
Le but est de séparer ces bulles. Mais chaque bulle est donc formée de sous-groupes qui doivent également éviter de se mélanger. Par exemple, chaque nation est une sous-bulle de la grande bulle équipe.
Chaque personne accréditée doit présenter un test PCR négatif avant la compétition, réalisé trois jours au maximum, avant le retrait de son accréditation. C'est aussi le délai imposé par le gouvernement belge pour les non-résidents qui veulent entrer en Belgique.
QUARANTAINE ADAPTÉE
Mais le gouvernement belge impose aussi une quarantaine pour tous les voyageurs qui restent plus de 48 heures sur son territoire, y compris les coureurs du Championnat du Monde. Cette quarantaine impose un test PCR ou antigénique le premier jour de présence en Belgique et un test PCR négatif le septième jour sur le territoire belge. Ce test négatif du septième jour lève la quarantaine. Toutefois, les participants peuvent quitter la Belgique avant le septième jour mais ils doivent s'informer des règles du pays qu'ils rejoignent. Le coût d'un test COVID avec délivrance de certificat est de 70 euros par personne.
Pendant cette période de quarantaine, les équipes ne peuvent sortir de leur logement que pour l'entraînement, la préparation et la participation aux épreuves du Championnat du Monde. Contrairement aux courses par étapes sur la route, le logement est de la responsabilité des équipes. L'UCI leur demande de construire une "bulle de vie" autour des coureurs et de l'encadrement dans leur hôtel : regrouper l'équipe sur un seul étage ou une seule aile, prendre les repas dans les chambres, porter le masque en dehors des chambres.
PAS DE COUREURS SPECTATEURS
Sur le site de la compétition, les aménagements doivent empêcher le regroupement de personnes. Ainsi, il n'y aura pas de réunion de chefs d'équipe. Les informations seront données par communiqué ou par visioconférence. Les chefs d'équipe seront interdits dans le poste matériel. Les coureurs ne doivent pas venir sur le circuit le jour où ils ne sont pas engagés. Par exemple, les coureurs Espoirs Hommes ne pourront pas assister à l'épreuve Elites Hommes du dimanche.
Les journalistes seront en nombre réduit au départ et à l'arrivée. Il n'auront pas le droit d'accéder aux parkings des équipes. Le seul endroit où ils croiseront les coureurs physiquement, mais avec distance, sera la zone mixte, située après la ligne d'arrivée. Avant d'y passer, les arrivants devront mettre leur masque. La conférence de presse des trois premiers se fera par visioconférence. En revanche, les personnes chargées de la communication des équipes font partie de la bulle équipe et n'auront pas le droit de rentrer dans la zone mixte.
L'UCI sait qu'elle joue gros avec cette organisation. "Il est très important de maintenir la crédibilité de l’UCI et des organisateurs d’événements afin de mettre sur pied des épreuves cyclistes dans un contexte pandémique et dans un futur proche", prévient-elle. Au moindre grain de sable dans la cité balnéaire, la tactique des bulles pourrait faire pschitt.