La courte attaque de Fabio Aru dans le final de la Royal Bernard Drôme Classic (1.Pro), dimanche dernier, n’a pas laissé indifférent au cœur de la salle de presse, où une projection de la course sur grand écran était proposée. Certains se sont ainsi montrés surpris de le voir passer à l’offensive. Il faut dire qu’on a depuis un bon moment perdu l’habitude de voir l’ancien vainqueur du Tour d’Espagne (2015) aux avant-postes. Alors, Fabio Aru serait-il en train de retrouver ses sensations ? Depuis sa solide saison 2017, chez Astana - Champion d’Italie sur route, 5e du Critérium du Dauphiné, 5e du Tour de France, entre autres -, le Transalpin n’a plus décroché le moindre résultat marquant, enchaînant les saisons décevantes chez UAE Team Emirates ces trois dernières années. Alors, pour 2021, il a décidé de changer d’air, une nouvelle fois, en rejoignant le Team Qhubeka ASSOS. “Je suis très content de cette nouvelle expérience. Je me sens super bien avec ces coureurs et ce staff. Tout se passe bien”, promettait-il auprès de DirectVelo en marge de l’épreuve drômoise.

Après une saison 2020 particulièrement décevante, le désormais trentenaire avait hâte de passer à autre chose. “J’ai beaucoup travaillé cet hiver, notamment en cyclo-cross. Franchement, ça m’a fait du bien”, explique celui qui s’est ainsi classé 10e du Championnat d’Italie de la discipline, en janvier dernier, à Lecce, dans la région des Pouilles. “J’avais besoin d’enchaîner car l’an passé, je n’ai disputé qu’une vingtaine de jours de course sur route et ce n’est évidemment pas beaucoup pour un coureur professionnel. J’étais un habitué du cyclo-cross chez les Juniors et les Espoirs mais je n’en faisais plus depuis de nombreuses années. C’était un retour plaisant dans la discipline”.

AGRÉABLEMENT SURPRIS PAR LE CALENDRIER FRANÇAIS DE FÉVRIER

Après avoir effectué ses reprises aux Émirats, en Espagne puis en Colombie ces trois dernières saisons, Fabio Aru a encore innové cette année en optant pour le calendrier français. L’ancien porteur du maillot jaune sur le Tour de France, vainqueur d’étape au sommet de la Planche des Belles Filles en 2017, a ainsi découvert le Tour de la Provence, le Tour des Alpes-Maritimes et du Var, puis les Boucles Drôme-Ardèche. “Je n’avais jamais couru en France sur le mois de février. Je suis agréablement surpris par ce que j’ai découvert ici. Ce sont de superbes courses pour débuter la saison. Les parcours sont difficiles, c’est intéressant, il y a du dénivelé. Et un très gros niveau ! C’est bien pour retrouver la condition”. Bien qu’il ne semble pas encore en mesure de jouer les tous premiers rôles, Fabio Aru reprend confiance petit à petit, et il a retrouvé le sourire - voir notre photo ci-dessus, au départ de la Drôme Classic -. “Mentalement, ça va. J’ai envie de faire du mieux possible. Je sens que ça revient. Je suis plutôt content de ma condition pour le moment, même si je ne suis pas encore capable de jouer les Top 10. Ce n’est pas si mal car c’est un gros début de saison : ça roule très vite et le niveau est déjà très élevé, insiste-t-il. Je travaille dur en vue des prochaines courses, notamment Paris-Nice”.

Fabio Aru a donc Paris-Nice dans le viseur, une course où il n’a mis les pieds qu’à deux reprises depuis le début de sa carrière, en 2015 et 2019, avec pour meilleur résultat une 8e place d’étape à la Croix de Chaubouret pour sa première participation. Pour le moment, Fabio Aru ne souhaite pas véritablement voir plus loin quand on lui demande quel sera son principal objectif de l’exercice annuel. “Je ne sais pas, promet-il. Je veux retrouver mon meilleur niveau, c’est sûr. Mais en fait, à ce stade, je pense qu’il est mieux que je me concentre sur chaque course, l’une après l’autre. Je n’ai pas de plan établi à moyen ou long terme, j’ai du mal à me projeter”.