Sentiments mitigés pour Lucie Jounier à l’arrivée de la Ronde de Mouscron (1.1). Après s’être rassurée lors du Circuit du Westhoek avec un joli Top 10 à l’arrivée (lire ici), la sociétaire du Team Arkéa a sans doute conforté son nouveau statut de fille protégée dans la formation bretonne en allant chercher une place au pied du podium, ce lundi, en Belgique (voir classement). Un joli résultat sur le papier. Mais qui laisse tout de même des regrets car il y avait semble-t-il la place pour monter sur « la boîte ».

"Je savais que les Valcar allaient contrôler la course et cadenasser toute la journée pour une arrivée au sprint. Il fallait juste que je m’assure de rester placée. Les filles ont fait un super boulot tout au long de la journée, pour me garder au chaud, me replacer etc. J’étais en confiance toute la course. Je n’ai pas eu besoin de mettre un coup de pédale en trop. Je les ai vues galérer dans le vent toute la journée, à aller chercher les coups pour me protéger et favoriser le sprint. Je tiens vraiment à les remercier", précise tout d’abord l’athlète de 22 ans au moment de raconter sa course à DirectVelo. Pour autant, le plus dur restait encore à faire lors d’un emballage massif qui s’est avéré piégeux. "Il fallait être en cinquième position maximum dans le final car il y avait énormément de virages. Puis dans la dernière courbe, j’ai failli tomber et j’ai perdu la roue de la future gagnante, (Chiara) Consonni. Psychologiquement, j’étais prête à faire un joli truc, j’avais débranché le cerveau. Mais cette vague a tout perturbé…". 

« IL Y A FORCÉMENT UNE POINTE DE DÉCEPTION »

Mais que s’est-il donc passé lors de ce dernier virage ? "En fait, ce sont les Movistar qui ont eu un comportement bizarre. Je n’ai pas tout compris. La lanceuse s’est écartée et la sprinteuse a marqué un gros temps d’arrêt aussi… Elles se sont relevées toutes les deux, en quelque sorte, et ça a fait une grosse boule, on était à deux doigts de se rentrer dedans. C’est dommage car jusque-là, j’étais idéalement placée", explique Lucie Jounier, qui avait déjà eu l’occasion de revoir les images une petite heure après l’arrivée. "J’ai vraiment évité la chute de peu. Dans ma tête, tout a été très vite à ce moment-là, mais je me suis surtout dit qu’il n’était pas possible de tomber là, comme ça… Revoir les images m’a aussi fait réaliser que dans ce contexte, faire 4^e, ce n’est pas si mal. J’aurais pu me retrouver par terre et sans le moindre résultat".

Bien qu’elle cherche à relativiser, Lucie Jounier ne peut s’empêcher de se demander ce qu’il se serait passé sans ce coup du sort. "Je suis quand même déçue. C’est déjà top de faire 4^e, bien sûr, mais il y a forcément une pointe de déception à cause du scénario. Je n’ai pas fini loin du podium et de la fille de Drops qui fait 3^e (Maria Martins, NDLR). Tant pis. Ce sera pour la prochaine fois".