Benjamin Thomas : « Sur la bonne route »
Huit mois après sa dernière sortie, Benjamin Thomas a retrouvé ce samedi la piste en compétition à l’occasion du Grand Prix de Gand (Belgique - CL1). Le coureur de la Groupama-FDJ a largement dominé l’Omnium. Avant d'enchaîner avec l'Américaine ce dimanche, où il fera équipe avec Donavan Grondin, le Tarnais est revenu sur son succès pour DirectVelo.
DirectVelo : T’attendais-tu à être aussi costaud ?
Benjamin Thomas : J'avais de bonnes sensations dernièrement, que ce soit sur la piste ou sur la route. On a eu la chance, avec l'Équipe de France, d’effectuer des stages avec une bonne vingtaine de coureurs, et d’avoir ainsi un gros réservoir de coureurs, entre les poursuiteurs et les routiers. On a eu des garçons comme Marc Sarreau, Arnaud Démare, Bryan Coquard ou même Thomas Boudat qui sont venus courir avec nous. C’était le gros avantage pour s’entraîner. On a pu travailler les changements de rythme et les accélérations via ces stages. On a eu la chance de le travailler. Ce résultat valide le bon travail effectué en préparation, on est sur la bonne route.
« JE ME SUIS FAIT PLAISIR »
Tu as couru avec panache, même si tu as semblé avoir sécurisé la victoire finale assez tôt…
Oui, j’ai couru libéré. Quand j’ai senti que j’arrivais à avoir le bon jump, je me suis fait plaisir. Quand on gagne un sprint, en général, ça s’enchaîne derrière. J’ai pris énormément de plaisir et ça me manquait.
Ethan Hayter t’a un temps inquiété, et semblait solide…
Je pense qu’Ethan a fait une grosse erreur sur l’élimination, il s’est fait sortir très tôt. Sinon, je pense qu’il y aurait eu un beau duel. Le classement aurait été beaucoup plus serré. C’était mon principal adversaire. Même avec course gagnée avant la course aux points, je me suis obligé à faire les sprints, pour juger mon propre niveau sur des sprints durs. Je ne voulais pas me contenter de ce que j’avais. Il y avait un gros niveau aujourd’hui (samedi) malgré tout. C’était un Omnium avec des courses très rapides.
La pression monte-t-elle à quelques mois des Jeux Olympiques ?
Il ne faut pas que je me dise que tout dépend des JO. Ce que je ferai aux JO ne sera que du bonus, même si j’irai bien sûr pour faire un podium ou pour remporter le titre. Mais je ne vais pas m’enterrer si ça se passe mal à Tokyo. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer sur une course. Il faudra courir sans trop de pression, comme aujourd’hui (samedi). J’irai dans la même optique, en voulant courir comme ici.
« ON NE LAISSE RIEN AU HASARD »
Es-tu satisfait de ta préparation jusque-là ?
Quelques courses sur route changent à cause de la Covid, mais on arrive à s’adapter, avec la Groupama-FDJ et l’équipe de France sur piste, pour que ma préparation et mon programme d’entraînements soient les plus fluides possible. On ne laisse rien au hasard.
Il reste toujours une inconnue quant à l’identité de celui qui t’accompagnera sur l’Américaine au Japon…
On est quatre avec Donavan Grondin, Morgan Kneisky et Kévin Vauquelin. C’est un mixte entre jeunesse et expérience. Les courses de ce week-end sont importantes pour travailler ensemble. Donavan a un petit temps d’avance pour le moment mais si ça se passe moins bien, il faudra corriger. Si Morgan ou Kévin ont une bonne forme, on ne sait jamais. De mon côté, je ne me prends pas trop la tête avec ça. On vit très bien ensemble, on travaille très bien tous les quatre ensemble. Le Championnat d’Europe sera notre dernier test. D’ici-là, on ne fera sûrement pas la manche de Coupe du Monde à Hong-Kong, je suis assez pessimiste. Mais ce n’est pas un problème. Dans tous les cas, on aura une bonne paire.
Tu sembles désormais plus fort sur l’Omnium que sur l’Américaine…
Je me suis vraiment spécialisé, c’est vrai. D’ailleurs, j’ai parfois du mal à switcher sur l’Américaine. Dernièrement, je marchais un peu moins bien sur l’Américaine car j’y cours comme sur un Omnium. Mais il faut vraiment être en synchronisation avec son partenaire. Sur l'Omnium, je me gère tout seul, c’est différent. Au moins, je sais que j’ai encore une marge de progression sur cet aspect-là, sur le switch entre les deux et sur la façon d’aborder l’Américaine. On peut toujours progresser.