Gévaudan : Les Françaises en second rideau
Saska Arnaud, Lisa Beaubrun, Flavie Boulais… Plusieurs Françaises ont tenté de faire la course, ce samedi, lors de la première des deux étapes du Tour du Gévaudan. Des offensives qui n’ont pas eu un grand impact sur la course malgré tout. Il faut dire que cette première journée de course montagneuse sur les routes lozériennes a longtemps vu une course d’élimination par l’arrière, sans qu’aucune fille ou que le moindre groupe ne prenne véritablement une avance intéressante durant l’étape. Seules trois concurrentes sont parvenues à se détacher du peloton principal à une dizaine de kilomètres de l’arrivée, pour ne d’ailleurs plus jamais être revues (voir classement). Présente dans le premier groupe de poursuite, Eglantine Rayer reste placée pour le général avant la seconde étape dominicale. “Les trois de devant ont vite pris de l'avance. Je n’ai pas vu ce trio sortir car j’étais mal placée au moment où c’est sorti. Je suis tout le temps derrière, j’ai des problèmes de placement… J'étais seule de mon équipe. Au début, on était dix à tourner et puis plus personne n'a roulé et tout le monde s'est regardé. J'ai essayé de motiver les filles en « frangliche » comme il y avait pas mal d’étrangères. Quand il y a eu 35", tout le monde s'est arrêté de rouler alors que devant elles devaient continuer à bien enquiller”, résume la sociétaire du Comité de Normandie auprès de DirectVelo.
Coline Raby n’était pas bien placée, elle non plus, au moment où les plus solides ont pris leur envol. “Mais je ne pense pas que j'aurais pu les suivre. J'ai fait comme j'ai pu. Dans la dernière bosse, ça montait très, très vite. Je n'ai pas réussi à doubler pour remonter, je n'ai pas voulu prendre de risques non plus. Personne ne voulait rouler pour que ça rentre. J'ai laissé faire, j'étais toute seule et je voulais faire ma place aussi. Il y avait encore des équipes bien représentées, c'était plutôt à elles de rouler”.
SANS REGRETS
Les deux jeunes femmes ont donc plus ou moins opté pour la même stratégie : garder un minimum d’énergie pour aller chercher une place d’honneur sur la ligne d’arrivée tracée à Saint-Etienne-du-Valdonnez. “Je me suis fait déborder sur la ligne, je suis un peu dégoûtée de ne pas avoir fait un Top 10, mais je suis contente de ma place quand même…”, relate Eglantine Rayer, qui a été surprise par le démarrage surpuissant de la Finlandaise Anniina Ahtosalo, lauréate de la première manche de la Coupe des Nations, le Trophée Binda, en Italie. “J’avais couru là-bas moi aussi avec l’équipe de France mais ça n’a pas fait la différence aujourd’hui”, tranche-t-elle honnêtement. La Championne de France, Coline Raby, promet également être à sa place. “Je n’ai pas de regrets”, concède-t-elle.
Les deux Juniors évoluent, ce week-end, sous les yeux du sélectionneur national, Julien Guiborel, venu observer de près le comportement des meilleures françaises de la nouvelle génération. “Il n’y a pas que le résultat qui compte. Faire 12e, 15e ou meilleure française n’est pas toujours la priorité. Je veux voir des filles offensives et qui tentent des choses”, rappelle-t-il une nouvelle fois. Comment les principales intéressées imaginent-elle la course de ce dimanche ? “Pour le général ça va être compliqué. L'Italienne qui fait 2 (Francesca Barale, NDLR) a déjà fait 4 en Italie et elle grimpe vraiment très bien”, juge Eglantine Rayer. “C'est difficile à savoir maintenant”, répondait à chaud Coline Raby, sociétaire du Comité des Pays de la Loire pour l'occasion. “Ça sera très dur et ça va se jouer à la pédale. Les plus fortes seront devant et ça va vite se faire. On va s'accrocher le plus longtemps possible et donner tout ce qu'on peut”.