Qu’on se le dise clairement : Corentin Ermenault n’envisageait rien d’autre que la victoire, ce vendredi en fin d'après-midi, à l’occasion du prologue du Tour de Loire-Atlantique (Élite Nationale), disputé sur deux kilomètres sur le vélodrome Petit-Breton, à Nantes. Le Pistard au palmarès long comme le bras aurait peut-être été vexé de ne pas l’emporter sur cette distance digne d’une demi-poursuite, en quelque sorte (voir classement). “Je me suis régalé ! C’était vraiment taillé pour moi. Franchement, ça fait plaisir de gagner. Au final, ça ne s’est pas joué à grand-chose mais honnêtement, je pensais que j’allais gagner avec une plus grosse marge car tout était réuni pour moi”, admet en toute transparence le Picard pour DirectVelo, quelques heures après son succès.

Corentin Ermenault et le cyclisme sur route, c’est un peu « je t’aime moi non plus » depuis plusieurs années. Et ce week-end, lors de ce Tour de Loire-Atlantique, celui qui prépare activement les prochains Jeux paralympiques pourrait bien être amené à se réconcilier avec la route, bien que ce soit sur la piste qu’il ait trouvé (une nouvelle fois) son bonheur via ce prologue. “C’était ce que je recherchais à nouveau. Du coup, ça me fait sincèrement plaisir. Je n’ai pas gagné largement mais j’ai gagné, c’est déjà ça. Ce genre de choses, c’est carrément agréable !”. L’ancien coureur professionnel peut être d’autant plus fier de sa performance qu’il n’était pas arrivé en terres nantaises dans des conditions optimales. “J’ai été malade toute la semaine. J’avais tous les symptômes de la Covid, je pensais l’avoir chopée mais je suis négatif… J’ai passé cinq jours compliqués, j’étais vraiment dans le dur. Je rentrais des sorties en étant mort comme jamais. Au début, j’ai essayé puis j’ai laissé tomber depuis lundi… Mais je venais quand même pour gagner”.

Il a désormais un maillot de leader du classement général à défendre. “On va voir comment ça va se passer. C’est excitant d’avoir le maillot. C’est bien pour moi mais aussi pour l’équipe, qui en a besoin en ce moment. On n’a pas eu souvent à défendre un maillot de leader, ça fera une belle expérience pour les jeunes qui sont avec moi ici”, se félicite le sociétaire de l’AVC Aix-en-Provence. “Je vais essayer de les conseiller. On n’a peut-être pas une équipe taillée pour la défense du maillot, avec de gros rouleurs etc, mais ce sera une expérience dans tous les cas. De toute façon, à cinq par équipes, c’est dur à contrôler, voire quasi impossible. Le Vendée U a déjà des coureurs très bien placés dont Théo Menant. Kévin (Le Cunff) va vite aussi et pourrait gratter des bonifs. Ce ne sera pas simple, mais je vais défendre ce maillot”.