Championnat de France - Elites : Les réactions
Rémi Cavagna (Deceuninck-Quick Step) a remporté en solitaire, ce dimanche, à Épinal (Vosges), le Championnat de France Élites Pro. Après 242,9 kilomètres de course, il a devancé Rudy Molard (Groupama-FDJ) et Damien Touzé (AG2R Citroën Team). Rémi Cavagna succède à Arnaud Démare (Groupama-FDJ) au palmarès (voir classement). Aller à la réaction de : « Au briefing, on m'a dit d'aller dans l'échappée. Je suis d'abord sorti avec (Alexandre) Geniez et (Clément) Champoussin. J'ai tout de suite pensé que ça allait ressortir derrière car tout le monde était un peu à bloc. J'étais content de pouvoir être devant, d'abord tout seul puis ensuite avec Rémy Rochas qui a pu me rejoindre. Au début, on se disait que ça pouvait aller très loin puis, à un moment, c'est revenu à moins de deux minutes. Mais au final, il y a juste le contre avec Rémy qui est rentré et le peloton a laissé filer. C'est un Championnat, c'est bizarre et je crois que les équipes ne voulaient pas emmener (Julian) Alaphilippe dans un fauteuil. « Il ne nous a pas manqué grand-chose pour revenir sur l’échappée. Je pense que la pluie a tout changé. Dans le peloton, on avait un peu plus de fraîcheur qu’à l’avant. Mais on sait tous que dans ces conditions, on ne revient pas comme ça. « Dans l'équipe, on voulait assurer une présence dans l'échappée. J'ai attaqué et je me suis retrouvé un peu tout seul. C'est revenu en petits groupes. Il ne manquait que Vital Concept, mais Pierre Rolland est rentré. À ce moment-là, je me suis demandé qui allait rouler derrière. En rigolant, j'ai dit à des coureurs que c'était une échappée de fin de course, normalement. « Pendant la plus grosse partie de la course, on a roulé en tête de peloton de manière défensive. On voulait soulager les mecs devant et être bien placés derrière. On a voulu être maître de notre championnat. J'ai vite senti que j'avais les jambes pour faire de belles choses aujourd'hui sur un parcours qui me convenait. Le Tour de Suisse m'a fait du bien. « C'était difficile sur un circuit avec beaucoup de relances. Depuis ma chute au Giro, j'avais des problèmes de dos et en début de course, je n'étais pas terrible. On avait un seul coureur devant avec Victor (Lafay). Quand un contre est sorti avec Théo Delacroix et Hugo Hofstetter, je me suis dit que c'était l'occasion de rentrer. On est resté entre les deux groupes alors je leur ai dit qu'on devait accélérer dans la bosse d'arrivée. Théo était le premier à être en difficulté. Puis, je lâche Hugo au même endroit dans le tour suivant. « Il n'y a pas de mots. C'est super pour Rémi, il le mérite tellement. On est tous contents pour lui. À trois au départ, il n'y avait pas beaucoup d'options pour nous. Comme chaque année, à l’occasion des Championnats de France, on a l’obligation de vraiment courir juste. Rémi était bien devant. Il avait de très bonnes sensations. Du coup, derrière, on a pu rester tranquille.
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J'ai essayé de gérer au mieux pour ne pas péter dans le final car l'équipe comptait sur moi. Si jamais j'avais lâché sur la fin et qu'il n'y avait plus personne de l'équipe devant, c'était un peu le scénario catastrophe. J'étais content de mes jambes dans le final alors qu'à Paris-Camembert, sur la fin, je n'étais pas très bien. J'ai pu attaquer dans la dernière montée mais Rémi Cavagna était tellement fort qu'il était imprenable. On sait que quand il attaque, il faut être tout de suite dans la roue et là on avait un petit temps de retard. Avec Damien Touzé, on a essayé de faire l'effort mais on n'arrivait pas à rentrer. À un moment, j'étais entre lui et le groupe derrière mais en un contre un, je savais que c'était impossible et j'ai préféré attendre le groupe. À la fin, je ne pouvais pas sprinter à cause des vitesses qui sautaient. »
On paniquait car on savait que ça allait être très compliqué. Quand Julian (Alaphilippe) est sorti, je me suis fait avoir. J’étais complètement à droite, complètement bloqué. J’ai fait l’effort à contre-temps. J’étais pendu. Puis, une fois dans le groupe, ça ne s’entendait pas trop. Julian fait peur, avec son maillot, on ne pouvait pas l’emmener sur un plateau. Ils ont couru parfaitement avec Rémi (Cavagna) devant. C’est très dommageable pour nous mais on n’a pas à rougir de notre course. On savait que pour piéger Julian, il fallait avoir des hommes forts devant. C’était le cas avec Rudy (Molard). Pour lui, deuxième, c’est très bien. À l’inverse, cette place n’est pas forcément un bon résultat pour notre équipe.
Je me suis pleinement rassuré sur ma condition. Je savais que j’allais monter en puissance après un stage et une grosse préparation. Au Dauphiné, ça n’allait pas trop, il me manquait encore un petit quelque chose. Mais les objectifs étaient le Championnat et le Tour.
L’échappée qui va au bout, ça arrive régulièrement. On s’en doutait dès le départ. Et quand on a vu l’identité des coureurs devant, on s’est dit que ça irait très loin. C’est dommage pour nous. David (Gaudu) se sentait très bien, moi aussi. Il devait rester avec Julian. De mon côté, j’ai essayé de profiter de ce marquage pour pouvoir sortir. C’est ce que j’ai fait. Comme ça s’est joué à un rien, je n’ai pas de regrets. »
On était nombreux devant sur un parcours sélectif. Quand il y a 13 mecs devant qui s'entendent et qui ont une grosse avance, ils sont très difficiles à reprendre.
Dans le final, on est tombé sur un grand Rémi Cavagna, chapeau à lui. Nous, on va chercher une médaille avec Damien (Touzé). Ce n’est pas trop mal. Quand Cavagna s'est retrouvé devant, j'ai essayé de faire le jump, mais il avait déjà trop d'avance. Il nous a bien surpris. Il ne semblait pas à l'aise sur les pavés un peu humides. Sur un Championnat, il faut que toutes les planètes soient alignées. »
Il y a vraiment eu trois tours de combat. Quand j’ai relancé, je n’y croyais plus vraiment. Même si on était rentré sur les hommes de tête, je pense qu'on aurait forcément été usés. Sur le plan collectif, on a quand même le podium de Damien Touzé, même si bien sûr, on venait chercher le titre. Le contrat n'est pas rempli, mais je maintiens qu'on a fait une belle course. La semaine prochaine, sur le Tour de France, il y aura une autre adversité avec une course beaucoup plus fluide mais aussi plus difficile. »
Quand je suis rentré, Victor m'a dit qu'il était cuit. J'ai essayé de faire de mon mieux. Rémi (Cavagna) attaque juste après. Nous avions une stratégie autour de Guillaume (Martin) et de Christophe (Laporte) mais nous sommes tombés sur un grand Rémi Cavagna, on ne pouvait pas faire grand chose. Au moment où j'étais dans l'échappée, je n'ai pas remarqué qu'il prenait de gros relais mais il a bien joué, bravo à lui. Il était très fort et intelligent. »
À trois tours, j'ai juste voulu secouer le cocotier, mais je n'ai pas pu faire grand chose aujourd'hui. C'est Rémi qui a fait tout le boulot devant. Ce titre, il est vraiment allé le chercher. Rémi a fait du grand Rémi aujourd'hui. Quelle belle journée ! Après le contre-la-montre, il était forcément déçu, mais il est vite passé à autre chose. Il va porter fièrement le maillot tricolore jusqu'à l'année prochaine. C'est un très beau champion de France. »