Le coeur de Bourges fait battre la poursuite par équipes
Dans l'équipe de France olympique d'endurance cinq filles et un garçon sont passés par le Pôle France Jeune Endurance de Bourges. Marion Borras, Victoire Berteau, Clara Copponi, Valentine Fortin, Marie Le Net et Donavan Grondin ont fait leurs classes dans cette pépinière. Victoire Berteau, Marie Le Net et Donavan Grondin sont devenus Champions du Monde chez les Juniors et toutes les autres ont été médaillées au niveau international. "On s'est très vite rendu compte qu'on avait un collectif de qualité", rappelle Samuel Monnerais qui a dirigé la structure à sa création avant de s'occuper de la poursuite féminine (lire ici). Et si Coralie Demay n'est pas passée par Bourges c'est qu'à son ouverture à la rentrée 2014, la Bretonne n'était plus Juniors.
"Samuel a fait du bon travail !" lance Marion Borras."Si le Pôle de Bourges a été créé avec ce groupe mixte, c'était pour alimenter les équipes de France masculines et féminines en vue des JO. Ses objectifs ont été remplis", souligne l'entraîneur de l'endurance. Premier objectif réussi, la qualification, in extremis, de la poursuite féminine pour Tokyo 2020, il y a un an et demi au Championnat du Monde de Berlin. Le report d'un an des Jeux a permis au groupe de progresser. "Nous avons pu aller plus loin dans des méthodes de travail qu'on avait commencé à mettre en place l'an dernier et qu'on a pu valider et confirmer cette année. Ces nouvelles méthodes d'entraînement, c'est l'entraînement en hypoxie qu'on a pu multiplier depuis l'an dernier", précise le technicien.
HYPOXIE AU CAMPING OU À LA MONTAGNE
Ces entraînements peuvent prendre deux formes : le camping ou la montagne, ou plutôt, des périodes sous des tentes hypoxiques ou des stages en altitude. "Les stages c'est plus sympa sur le plan psychologique que sous les tentes. On passe aussi beaucoup plus de temps dans un environnement hypoxique. Avec les tentes, elles sont en hypoxie seulement pendant la nuit et la sieste, c'est à dire un moment où on s'isole. Mais il faut passer par là car les vélodromes en altitude, on n'en a pas. Ça fait partie des compromis et des sacrifices qu'il faut faire", indique Samuel Monnerais. Les poursuiteuses étaient une dernière fois en altitude il y a deux semaines à Tignes. Ne pas dormir sous la tente à ce moment-ci est un choix affirmé. "Les temps passés en tente sont un peu plus éprouvants psychologiquement. La dernière fois remonte au mois de janvier". La répétition de ces stages se lit dans les niveaux de performances des filles de l'équipe de France. "L'acclimatation se fait de plus en plus facilement et l'impact sur la performance se fait ressentir".
Les filles de Bourges viseront surtout un bon chronomètre à Tokyo. "C'est le temps qu'on va chercher, la place c'est en plus", ne cache pas Valentine Fortin, la démarreuse du quatuor. "A Berlin, nous nous battions pour la 8e place, rappelle l'entraîneur. On sait que la médaille est difficilement envisageable. Le but c'est que les filles réalisent leurs meilleures performances et se rapprochent des meilleures équipes. Mais il ne faut pas se leurrer, les autres aussi travaillent et peut être qu'elles ont amélioré encore plus leur niveau de performance". A l'heure d'afficher un objectif chronométré, Samuel Monnerais rappelle les paramètres extérieurs. "Le chrono est très lié aux conditions externes, en particulier la densité de l'air. On sera légèrement en altitude (330 m), les pressions atmosphériques sont plus basses qu'à Saint-Quentin, donc propices à la performance". Mais il a un seuil en tête. "4'15" ce serait la confirmation de notre travail". Et exploserait le record de France de 4'17"372 réalisé en 2019, preuve des progrès des Françaises.