L’équipe de France battue mais combative
Avec plusieurs cartes classées au général, l’équipe de France avait la place pour tenter de renverser le vainqueur du chrono inaugural, Filip Maciejuk, dès la première des deux étapes en ligne de l'Etoile d'Or. Alors dans les plaines de l’Indre et la Vienne, et avec un vent qui soufflait fort, il fallait craindre les bordures. Ou plutôt les provoquer, comme les Bleus ont tenté de le faire. "À un moment, ça a voulu bordurer, j'étais devant pour faire tourner, admet Kévin Vauquelin, deuxième du général à six secondes du leader. Après c'est dommage, ça a cassé mais ça n'a pas insisté. Ça aurait pu faire une belle course". Paul Penhoët explique que lui et ses coéquipiers ont tout intérêt à jouer devant. "On a surtout voulu montrer qu'on était là et qu'on voulait jouer la gagne. On a deux mecs au général, voire trois avec Thomas (Delphis), moi pour le sprint. On a plein de cartes à jouer, on doit être aux avant-postes pour montrer qu'on est là, et c'est ce qu'il s'est passé, on était toujours devant, dans les bons coups".
Décidé à changer son maillot vert en jaune, Kévin Vauquelin a essayé. "J'ai tenté deux fois dans le final mais ça ne partait pas. Avec un maillot distinctif c'est plus compliqué aussi. J'ai essayé à cinq kilomètres mais le peloton ne voulait pas que je parte". Dans la première bosse déjà, le coureur du VC Rouen 76 a voulu secouer le cocotier. "J'ai beaucoup donné à ce moment là. Mais j'ai lâché des forces, j'en mettais pour rien, avec le vent entre autres. Ensuite j'ai réessayé, je suivais les coups dans les bosses, ça partait un peu dans tous les sens, ce n'était pas très cadré". Mais Filippo Baroncini a finalement réussi là où le Français a échoué. "Je ne l'ai pas trop vu partir. Mais avec le vent de face et les efforts déjà fournis, sachant qu'il y avait encore demain (mardi), autant garder ma place au général et jouer plutôt le lendemain".
« RAMENER LE JAUNE ET LA VICTOIRE D’ÉTAPE »
Alors les Bleus acceptent la sentence et jouent la carte Paul Penhoët. "C'était un final kamikaze, rigole-t-il à l’arrivée. Ça frottait dur, mais on s'y attendait. Chez les Juniors, c'était déjà souvent ça en Coupe des Nations. J'aime bien mais là c'était vraiment sale. Il y a eu une chute dans l'avant dernier virage, ça a crée une cassure mais j'étais dans la bonne. Puis dans le dernier virage, deux gars s'écartent d'un coup et laissent trois mecs partir. Moi je n'avais plus que Thomas (Delphis) devant moi, il a fait 300 mètres à bloc. C'est dommage parce que j'étais le plus rapide, mais il reste demain (mardi), on se trouve bien, c'est nickel". Kévin Vauquelin a noté la même nervosité que son coéquipier. "C'était très nerveux et très dangereux dans le final, surtout vers la fin où il y a eu beaucoup, beaucoup de chutes. Ça ne roulait pas très bien. C'est souvent comme ça en Coupe des Nations. Nous on a géré, on est resté ensemble, on a économisé nos forces".
Finalement, le sprinteur des Bleus décroche une honorable cinquième place (voir classements). "Je ne savais pas du tout où en était ma forme car je n'ai pas couru depuis un mois. Mais ça fait deux semaines que je ne suis pas top à l'entrainement, mais là ça me redonne de la confiance, j'étais bien aujourd'hui (lundi), même dans la bosse, je n'ai jamais été dans le dur". Ce mardi, la chaleur pourrait encore faire mal, en plus de la distance. "Ça faisait un moment que je n'avais pas couru et la chaleur était compliqué à gérer. On va voir sur 180 km ce que ça va donner au niveau de la récupération", imagine Kévin Vauquelin, alors que Paul Penhoët rêve grand. "Je pense que Filippo Baroncini va réessayer de bouger, il a une idée derrière la tête. Je suis toujours là pour le sprint. Il y a des bonifs à faire aussi, je dois aider comme aujourd'hui. Le top serait de ramener le maillot jaune et la victoire". Réponse à Montmorillon, ce mardi après-midi.