Baptiste Grégoire, dans la roue du frère
Les podiums deviennent habituels chez les Grégoire. Après les succès récents de Romain, notamment ce mercredi lorsqu’il a décroché le titre national Juniors en contre-la-montre, c’est Baptiste qui a eu le droit à son moment de gloire. Pas de maillot, certes, mais une médaille de bronze quand même, à Lorrez-le-Bocage-Préaux, chez les Cadets (voir classement). "Je suis assez satisfait, mais c'est quand même un peu rageant de passer si près de la gagne, quand on finit 3e d'une échappée à trois... Mais en Cadet 1 je pense que j'ai fait une belle course". Fait original, ce sont trois Cadets 1 qui ont trusté les trois médailles distribuées, profitant d’une échappée sortie à plus de 60 kilomètres du terme. "J'ai pris la roue de Paul Seixas quand il a attaqué. On a pu sortir à deux. Dans la bosse suivante, Similien Hamon a fait le jump. Puis on s'est très bien entendu, personne ne faisait l'impasse sur ses relais".
« JE PENSE QUE JE SUIS SURTOUT GRIMPEUR »
En conséquence, le peloton n’a jamais rien grappillé aux trois fuyards. Objectif déjà atteint pour le coureur qui représentait la Bourgogne-Franche Comté, mais qui porte habituellement les couleurs de l’AC Bisontine. "Mon but était de prendre une échappée. Je savais que je n'avais pas ma chance au sprint, mais qu'en échappée ça pouvait le faire". Et tout a fonctionné. Les trois se sont joué le maillot bleu-blanc-rouge dans la bosse d’arrivée, au terme d’une course marathon pour un garçon de 15 ans. "Le Championnat de France est assez long. 82 kilomètres, c'est la course la plus longue de l'année. Ça s'est ressenti à la fin. Quand Paul (Seixas) a lancé j'ai crampé dans les cuisses, d'habitude je ne crampe jamais. C'est pour ça que j'étais limite dans le final".
Le nouveau Champion de France, Paul Seixas, n’était pas un inconnu pour Baptiste Grégoire. "On était en échappée la semaine dernière sur la finale de la Coupe de France à Châtel-Guyon. Je savais qu'il était très fort et qu'il attaquait souvent. Il a beaucoup de punch. Il avait réussi à me faire péter dans la bosse, j'avais déjà fini dernier de l'échappée en faisant 5e". En Seine-et-Marne, le médaillé de bronze a trouvé un parcours à sa convenance, ou presque. "Le parcours me convenait plutôt bien. J'arrivais bien à passer les bosses. C'était assez punchy, j'ai bien aimé. Je pense que je suis surtout grimpeur, j'aime les longues ascensions où je peux trouver mon rythme et monter fort. En Cadet c'est sûr qu'on n'a jamais de longues bosses, surtout chez nous où ça se limite à des bosses d'un kilomètre maximum, mais ça me va aussi".
« J'ACCROCHERAI LA MÉDAILLE À CÔTÉ DU MAILLOT DE ROMAIN »
Contrairement à ses adversaires, Baptiste Grégoire pouvait bénéficier d’un soutien de poids, à savoir son frère, Romain. "On s'entend super bien, c'est super cool d'avoir un frère qui marche aussi fort, qui fait beaucoup de vélo. Je peux m'entrainer avec lui le plus possible, il me donne des conseils, c'est un gros avantage. Dès que c'est possible et que nos entrainements peuvent s'accorder, on roule ensemble". La veille, après son succès sur le contre-la-montre, le coureur d’AG2R Citroën U19 a eu une attention pour son benjamin. "Il m'a envoyé un message pour me dire de tout donner, ne pas avoir de regrets, ne pas hésiter à attaquer et que tout était dans la tête. Dans le final j'ai pensé à ça, je me suis dit que j'aimerais bien ramener aussi un maillot à la maison pour l'encadrer. Dans notre salon, il y a un beau cadre avec le maillot de l'année dernière accroché. J’accrocherai la médaille à côté, ce sera pas mal", sourit-il.
C’est d’ailleurs les exploits de son frère qui ont mené Baptiste Grégoire vers la compétition en vélo. "Quand il a commencé à faire des compétitions et bien performer, j'étais en Benjamin 1, c'est là que j'ai commencé à vouloir en faire sérieusement. Avant je faisais de la course à pied notamment". Et au niveau des qualités, la comparaison entre les deux n’est pas choquante. "J'ai du mal à savoir mes qualités car je ne suis qu'en Cadet. Je n'ai pas fait beaucoup de courses et pas goûté à tous les terrains. Lui préfère peut-être les bosses à peine plus courtes, mais sinon c'est vrai qu'on se ressemble assez dans les qualités". Cette médaille de bronze permet de mettre un peu plus d’éclaircies à une saison qui "s’est bien passée, mais pas exceptionnelle non plus". Pour un garçon qui rêve de Tour de France, "la plus belle, la plus prestigieuse", Baptiste Grégoire est sur la bonne voie. Mais il faudra patienter encore quelques années.