AG2R Citroën U23 : « Une forme d’aboutissement »
AG2R Citroën U23 a dominé ce vendredi le Championnat de France Espoirs. Valentin Retailleau, présent dans le dernier coup de quatre coureurs avec son coéquipier Alex Baudin, a offert au club savoyard le premier titre de son histoire sur la course en ligne du Championnat de France de l’Avenir (voir classement). De quoi donner “beaucoup d’émotions” au manager Loïc Varnet.
DirectVelo : Que représente le titre de Valentin Retailleau ?
Loïc Varnet : Il y a beaucoup d’émotions. Nous sommes dans notre 20e saison, nous avons eu beaucoup de médailles sur les Championnats de France mais on n’avait jamais gagné cette course. Ça a été rappelé hier (jeudi) par un coureur. Nous avons eu de bons coureurs mais aucune course n’est facile à gagner. C’est une forme d’aboutissement. Surtout, j’ai été présent sur les 20 derniers Championnats de France Espoirs et je n’ai pas le souvenir d’avoir vécu une course aussi aboutie sur le plan collectif. On aspire à trouver tous les emboîtements nécessaires pour que chacun puisse assumer son rôle et se livrer en fonction de ses collègues, dans la perspective de la meilleure performance. Et aujourd’hui (samedi), ça a sauté aux yeux. C’est une très grande fierté !
Ce succès devrait faire beaucoup de bien à Valentin Retailleau...
C’est quelqu’un de très discret, qu’on oublie volontiers. Il est souvent en deuxième rideau. Il trouve le moyen sur le vélo d’exprimer pleinement sa personnalité. Il avait traîné une très grande frustration car il était passé très près de la victoire sur le Grand Prix de Saint-Etienne Loire. C’est un de ses coéquipiers (Paul Lapeira) qui avait gagné ce jour-là. Les choses se sont inversées sur ce Championnat de France. Ses coéquipiers se sont largement livrés pour que lui puisse s’imposer. C’est une très belle satisfaction.
« LA FINALITÉ, CE N’EST PAS DE PASSER PRO »
C'est la preuve que votre système fonctionne encore alors que les coureurs veulent passer pro de plus en plus tôt...
Il y a beaucoup de pression, de discussions et d’échanges sur le fait de passer chez les pros comme si c’était ça la finalité. C’est une évolution qui est très forte et qui n’est naturellement pas dans le sens des valeurs que nous défendons. Paul Lapeira, qui est actuellement leader du Challenge BBB Espoirs, a progressé pas à pas. Je suis persuadé que les choses apprises au fil de ses années Espoirs vont lui permettre de continuer de progresser chez les professionnels. Encore une fois, j’aime le rappeler à chaque fois que j’en ai l’occasion mais la finalité est de gagner des courses chez les pros, pas de passer pro. Pour ça, il est important d’avoir eu l’expérience de supporter une pression, d’assumer un rôle de favori, d’avoir défendu un maillot de leader… Ça évite d’être un peu déboussolé une fois au-dessus.
Quels sont les prochains objectifs de l’équipe ?
On courait après ce titre depuis 20 ans. Nous n’avions pas eu de titre chrono Espoirs jusqu’à l’an passé, on l’a eu (avec Thomas Delphis, NDLR). Cette année, nous avons eu des médailles sur les quatre des Championnats de France, Amateurs et Espoirs. Dernièrement, nous avons fait une contre-performance sur le Chrono 47 (12e sur 27, NDLR), ce qui nous a fait reculer à la Coupe de France N1 (voir classement). J’espère qu’après la saison 2016, où il y avait une génération en or avec Benoît Cosnefroy, Nans Peters, Aurélien Paret-Peintre et Etienne Fabre, qu’on puisse revivre une victoire en Coupe de France après le Grand Prix de Fougères.