Théo Thomas : « Il faut être devant »
Premier Bleu ce samedi, au Championnat d’Europe Espoirs de cyclo-cross, Théo Thomas a un temps figuré parmi le gros groupe de tête qui s’est détaché. Mais sur une accélération du futur vainqueur, Ryan Kamp, le Français de 20 ans a dû rétrograder en second rideau. Toujours autour de la 15e position, il a finalement réussi à décrocher son Top 15 (voir classement). Chez Tormans-Circus l’hiver, et au CC Etupes sur la route, Théo Thomas raconte sa journée à DirectVelo, mais aussi son double projet entre Belgique et France.
DirectVelo : Que penses-tu de ce Top 15 ?
Théo Thomas : Un peu de frustration parce que les jambes étaient bonnes. En partant en quatrième ligne, il fallait dès le premier tour rouler fort pour revenir devant. C'est ce dont j'avais peur. François (Trarieux, son sélectionneur, NDLR) m'avait dit de me positionner devant, mais quand je l'ai fait j'ai eu un contrecoup, parce que ça a réaccéléré. J'étais déjà à un bon rythme. Je n'ai pas baissé de rythme jusqu'à la fin, mais comme ils avaient un temps d'avance devant, ils ont réussi à accélérer et moi j'ai subi. Je ne pouvais pas aller plus vite pour suivre. Je n'ai pas perdu de places ensuite, je suis resté dans les quinze, mais j'étais tout simplement à bloc.
En partant loin sur la ligne, tu pensais qu’il y avait mieux à faire ?
J’ai un peu de regrets parce que je pense qu'en partant devant, en jouant avec les autres dès le début, il y avait moyen d'aller chercher un Top 10 sûr, et jouer une médaille possiblement. J'apprends pour la suite, j'essaye d'aller sur différentes courses pour marquer des points UCI et partir devant. Le jour où je pourrai partir en première ou deuxième ligne, il y aura moyen de faire un gros résultat. J'en suis sûr, il faut être patient et ne pas être dépité en faisant Top 15. On n'est que début novembre, il faut que ça se mette en route. Dès la semaine prochaine ça peut payer.
« SI ON MET VAN DER POEL EN CINQUIÈME LIGNE, IL NE VA PAS TOUT DE SUITE ÊTRE DEVANT »
Qu’as-tu pensé du parcours et de ce site ?
C'était très dur physiquement mais très peu technique donc ça roulait vite. Les difficultés rendaient la course très dure, ça peut ressembler à Pontchâteau, avec du dénivelé et une allure très forte. Dans le Top 10, il y en a quelques-uns qui sont déjà dans les Top 10 Elites, donc c'est du gros niveau. Il fallait bien gérer. Les premiers, en étant devant, le pouvaient en faisant une course linéaire. Mais pour moi ça restera une bonne course pour la suite.
Depuis ta reprise sur la Coupe de France de Pierric, tu sembles monter en puissance…
À Pierric j'avais eu un ennui mécanique alors que je bagarrais pour le podium, j'ai dû m'arrêter plus d'une minute pour enlever quelque chose dans mon dérailleur. Au début d'année j'ai dû mettre de nouvelles choses en place car ça n'allait pas trop physiquement, maintenant ça revient. Aujourd'hui j'étais vraiment bien, c'est le top niveau, il fallait être devant dès le début. Je vois que les jambes sont là, mais il faut être devant. Si on met Van der Poel en cinquième ligne, il ne va pas tout de suite être devant à faire la course. Il faut avancer petit à petit et ça paiera.
« JE ME SENS UN PEU BELGE EN CE MOMENT »
Pierric était d’ailleurs ton seul week-end de courses en France…
Je vis en Belgique, à côté d'Anvers, forcément c'est compliqué d'aller sur les manches de Coupe de France avec les longs déplacements. Mais j'aime bien la Belgique, courir au top niveau. C'est comme ça que je vais progresser encore plus. Tous ceux qui sont là, on les voit chaque semaine à l'entrainement. C'était possible de venir ici pour le cross, en Belgique, mais je ne voulais pas juste porter un maillot belge, je voulais aussi vivre comme un Belge. J'ai mangé chez Corné Van Kessel cette semaine encore, je me sens un peu belge en ce moment (rires). Mais je suis content aussi de retrouver l'équipe de France, je ne pense pas du tout à me naturaliser (rires) ! Je suis né en France, je reste français. Je dirais même que ce serait stupide comme décision, on ne doit pas oublier d'où on vient et tout le travail qu'on a fait avec la FFC.
D’ailleurs, la Coupe du Monde va reprendre de plus belle, avec la manche de Besançon, proche d’Etupes où tu es licencié sur route !
Tabor et Coxyde me donnent envie, j'ai vu mes jambes aujourd'hui, je suis parvenu à remonter dans le groupe de tête. Donc peut-être qu'en lissant un peu plus mon effort, il y aura moyen d'aller chercher un bon résultat, et j'y crois. Ce sera avec les Espoirs à Tabor et avec les Elites à Coxyde. Besançon sera à la maison, en étant à Etupes sur route, je connais plein de gens, donc si c'est possible, j'y serai. Ça me tient à cœur d'être au départ d'une Coupe du Monde en France.