Besançon : « On a un meilleur accueil »

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Pascal Orlandi et son équipe ont hâte d’y être. Repoussée d’un an en raison de la Covid-19, la manche de Coupe du Monde de Besançon se dispute ce dimanche sur le circuit de la Malcombe. Après la Coupe de France et le Championnat de France, c’est une nouvelle étape pour l’AC Bisontine qui aurait rêvé d’enchaîner avec le Mondial 2025 finalement attribué à Liévin (Pas-de-Calais). À la veille d’accueillir le gratin mondial, mais pas les trois grands noms de la discipline, le président du club organisateur se confie à DirectVelo.

DirectVelo : Organiser une manche de la Coupe du Monde, qu’est ce ça change pour ton équipe ?
Pascal Orlandi : Il y a eu plus de boulot. Tout le monde souhaitait faire encore mieux. Chacun a bien mesuré l’importance de l'événement, il y a plus de visibilité. Tout le monde veut que les choses soient bien faites. Il y aura moins de participants que lors d’une manche de la Coupe de France mais c’est l’élite mondiale. Il ne faut pas se rater car il y a une volonté de poursuivre derrière l’organisation de grands évènements.

Ce n’est pas le même budget que pour un évènement national...
C’est un tiers de plus que pour un Championnat de France, 300 000 contre 200 000. Heureusement, les collectivités ont compris qu’il y avait plus de visibilité avec une Coupe du Monde. Il y a par ailleurs eu un bel engagement des partenaires privés. Quand on va démarcher pour un événement mondial, on a un meilleur accueil (sourire).

« NOUS AVONS VITE REBONDI »

As-tu douté de l’avenir de ce cyclo-cross il y a un peu plus d’un an quand il a fallu annuler la manche de Coupe du Monde 2020 ?
À un moment, je me suis demandé si on allait avoir une deuxième chance en Coupe du Monde. La déception était bien présente car nous avions bien avancé l’édition 2020. Tout le monde en avait envie mais il y a eu cette annulation. Nous avons vite rebondi même si cette édition a quand même posé quelques problèmes. Il ne faut pas croire que tout s’est fait facilement. Il y a notamment le stationnement des coureurs qui est éloigné en raison de travaux cette année sur le site. Ça n’aurait pas été le cas l’an dernier.

Il faut faire avec l’absence de Mathieu Van der Poel, Wout van Aert et Thomas Pidcock qui vont bientôt reprendre la compétition…
C’est aussi un peu de la faute du Covid. Le calendrier route a encore été décalé. Paris-Roubaix a eu lieu début octobre, c’est très tard dans la saison. Je comprends les sportifs qui ont besoin de repos. La déception est là, bien sûr, de ne pas les avoir. Tout le monde nous demandait si Van der Poel allait être présent. Nous n’avons jamais assuré sa présence. Je disais "on verra". On n’allait pas l’annoncer s’il ne venait pas au final…

Il y a eu des contacts avec son entourage ?
J’ai eu plusieurs fois son père, Adrie. Mathieu est en Espagne, sur un stage où il y a en plus les partenaires. J’ai vite compris que ça allait être compliqué de l’avoir. J’ai eu aussi le père de Tom Pidcock. Mais à une semaine près, ce n’était pas jouable. Les entraînements sont tellement précis… Et pour Wout van Aert, nous avons laissé faire. Il reprend la saison de cyclo-cross le 4 décembre. Il ne courait pas non plus chez un partenaire ce samedi à Courtrai. Il ne faut pas regretter ou rentrer dans des polémiques sur des questions d’argent.

En les payant, certains auraient pu venir ?
Je n’ai eu personne qui m’a dit “si vous donnez tant, il sera là”. Ce n’est pas arrivé. Nous sommes déçus de ne pas les avoir mais les courses seront très belles. Chez les filles, elles seront toutes là. Elles font l’effort de faire le circuit complet de Coupe du Monde. C’est lourd quand même de tout faire. Bravo à elles.

« ON REPOSTULERA POUR UNE COUPE DU MONDE »

Quand on organise une manche de la Coupe du Monde, on a envie de quoi ensuite ?
La logique, c'était de faire une Coupe du Monde puis un Championnat du Monde. Nous avons pris un petit coup derrière les oreilles quand la FFC a décidé de faire le Mondial 2025 à Liévin. Nous étions candidats. Toutes les collectivités étaient partantes et avaient signé des lettres d’engagement sur les montants demandés. Ce n’était pas une mince affaire. Nous étions ultra-favoris. Le Championnat a atterri à Liévin où plus rien n’était organisé depuis un moment. Pour le Mondial, il faut attendre maintenant trop longtemps pour espérer l’avoir. J’approche de la soixantaine et je ne me vois pas faire dans dix ans ce type d’évènement qui est très lourd.

Mais tu as encore beaucoup d’envie…
Je pense qu’on repostulera pour une Coupe du Monde et pourquoi pas un Championnat d’Europe, même si Pontchâteau l’aura dans peu de temps (en 2023, NDLR). Pourquoi pas postuler dans cinq-six ans… On postule par ailleurs pour accueillir une manche de la Coupe de France 2023. On ne fera rien la saison prochaine.

En attendant, tu dois être impatient de savoir ce que les grands noms de la discipline pensent de l’épreuve...
On a vraiment hâte. Ceux qui ont fait des reconnaissances pendant la semaine ont trouvé le parcours très chouette et très dur. J’attends le retour des « grands » pour savoir si ça leur plaît et si on peut encore les accueillir dans le futur. On espère que le parcours va leur plaire, et on est prêt à accueillir d’éventuelles remarques pour l’améliorer.

 

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