Romain Grégoire : « C’est forcément une surprise »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Une nouvelle pièce à la collection. Déjà double Champion de France sur route, Champion d’Europe en titre en Italie, Romain Grégoire donnait cet hiver ses premiers coups de pédale dans la catégorie Espoirs, via la discipline du cyclo-cross. S’il préférait rester discret et mesuré sur ses chances à Liévin (lire ici), le coureur de la Conti Groupama-FDJ n’a pas trainé pour enlever le masque, ce samedi, à l’occasion du Championnat de France. D’abord en duel avec Théo Thomas, qui avait pris le meilleur départ, il a ensuite fallu garder à bonne distance Joris Delbove, qui a plafonné à une dizaine de secondes durant de nombreuses minutes. Et au final, c’est un nouveau maillot bleu-blanc-rouge, son premier en tant qu’Espoir, que Romain Grégoire est allé décrocher (voir classement). Il revient avec DirectVelo sur sa course, sa surprise de triompher, mais aussi son retour au cyclo-cross, lui qui pratiquait la discipline dans ses plus jeunes années déjà. 

DirectVelo : Es-tu surpris de décrocher ce titre national en cyclo-cross ?
Romain Grégoire : Je n'avais pas gagné un cross de la saison. Gagner le Championnat de France cette année, c'est forcément une surprise. Je me sentais bien cette semaine, le parcours me plaisait. Même si je ne le disais pas, intérieurement j'y croyais, je m'en sentais capable. J'ai réussi à faire les choses bien et ça s'est fait. Mon premier titre à Gray était déjà étonnant mais c'était dans un contexte différent. Celui-là, il l'est encore plus. Je n'étais pas prêt, je n'avais pas gagné de course de la saison, c'est ça qui fait que ça me surprend. 

« IL NE FALLAIT SURTOUT PAS FAIRE D'ERREUR »

Comment as-tu géré ta course ?
Le premier tour, je me suis retrouvé assez vite aux avant-postes dans la partie physique. Avec Théo Thomas, on a eu un mano a mano pendant deux tours, puis c'était un peu une course à distance avec Joris (Delbove), qui était 15 secondes derrière. Il m'a maintenu sous pression jusqu'au bout, il a fallu rester concentré, c'était difficile à gérer mais ça s'est bien fini. J'aime bien quand il faut faire parler la force. Même techniquement, je préfère quand c'est un bourbier et qu'on glisse, mais qu'on sait pourquoi on va glisser. J'ai un peu plus de mal sur les circuits plus lisses où c'est un peu fuyant. Mais dans ces bourbiers, je sais plutôt bien poser mon vélo. 

Quel était ton état d'esprit lorsque Joris Delbove se rapprochait ?
En début de course, je ne le voyais pas forcément derrière. Mais dans les deux derniers tours, j'entendais les encouragements derrière moi, ça veut dire qu'il n'était plus très loin. Je n'ai jamais creusé à plus de 20 secondes, il ne fallait surtout pas faire d'erreur. Je pense que les Championnats sur route que j'ai gagnés m'ont servi à ce moment-là. J'ai appris à gagner, ça m'a aidé à ne pas faire d'erreurs dans le final. Je pense que j'ai bien géré mon effort, notamment dans la partie physique dans la boue. Je me connais assez bien, je savais que je pouvais tenir cinq tours de cette façon. J'en ai même remis dans le dernier tour pour aller la chercher.  

« UN BESOIN NON, UNE ENVIE OUI »

Ressentais-tu le besoin de faire du cross cet hiver ?

Un besoin non, une envie oui. Avec l'équipe Groupama-FDJ Continental, on ne reprend que début mars, donc l'hiver aurait été long sans compétition. Ça a permis de faire autre chose, pouvoir jouer devant, ça anime un peu la tête et ça permet de garder un esprit de compétition même l'hiver, c'est important. Ce n’est pas forcément un manque de ne pas courir au plus haut niveau. J'ai bien couru dans la région. Finalement je n'ai fait qu'un mois et demi de cyclo-cross mais j'ai couru tous les week-ends. Ce que j'ai fait dans mon coin m'a suffi, j'avais de toute façon de la concurrence dans la région. Ça m'allait bien, ça correspondait à mes attentes.

Des gros moyens ont été mis en place pour accompagner les coureurs de la Groupama-FDJ Continental ici. As-tu ressenti un peu plus de pression ?
C'est surtout un engouement que j'ai senti. Tout le staff, même si tous n'avaient pas besoin d'être là, avait envie de retrouver le cross. Ça m'a mis dans de super dispositions, j'avais tout ce qu'il fallait. Je voulais bien faire pour les remercier de leur engagement autour de nous. Mais ce n'est pas prévu de donner une suite. Le programme prévu, c'est une coupure avant de partir en stage pour préparer la route. Je pense que je vais rester sur ce schéma-là. 

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