Charlie Quarterman : « Plus motivé que jamais »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Dès sa deuxième course amateur française, le Britannique Charlie Quarterman s’est distingué en terminant ce mardi sur le podium de la troisième épreuve des Boucles du Haut-Var (voir classement) L’ancien professionnel de Trek-Segafredo revient pour DirectVelo sur sa performance. Le coureur de 23 ans évoque également ses dernières années dans le WorldTour et explique sa venue dans le peloton amateur français chez Philippe Wagner Cycling.

DirectVelo : Quel sentiment te procure cette deuxième place ?
Charlie Quarterman : Je suis très content. C’est seulement ma deuxième course en France. Quand j’ai fait la première l’autre jour (le Tour du Centre-Var, NDLR), j’ai vu qu’il y avait beaucoup de choses à apprendre et qu’il fallait faire de l’intensité. Il ne s’agit pas encore des grands objectifs de la saison mais c’est une très bonne façon de commencer. J’ai couru comme je le faisais avant et ça me permet de retrouver la confiance. 

Dans le dernier tour, tu es parti avec Corentin Ermenault et Killian Théot…
Avec le vent, c’était dur et ça a commencé à rouler un peu moins bien dans l'échappée. Tout le monde était un peu fatigué. Dans une montée, j’ai commencé à m’énerver car personne ne passait son tour. Je voyais des petits écarts. Je me suis dit que c’était le moment. Corentin (Ermenault) ne savait pas qu’il était seul. Je suis revenu et je lui ai dit : « on y va ». Un troisième gars (Killian Théot, NDLR) nous a rejoints un peu plus tard. Ça se voyait qu’on était les plus forts. 

Comment as-tu géré le final ?
J’ai essayé d’attaquer. C’était très dur avec le vent de face. Après ma tentative, j’ai été lâché, puis je suis revenu. Je savais qu’il fallait attendre un peu derrière en prévision du sprint. Lors du sprint, j’ai failli revenir avec le vent de face. Je ne vais pas dire que la ligne est arrivée trop tôt mais je n’avais pas la force pour le passer (Killian Théot, NDLR)

« JE POURRAIS ÉCRIRE UN LIVRE AVEC CE QUE J’AI APPRIS »

Tu as évolué deux ans chez Trek-Segafredo. Quand as-tu appris que tu ne serais pas prolongé ?
J’ai commencé à me rendre compte en juin-juillet qu’il y avait peut-être quelque chose qui n’allait pas. C’est en août qu’on me l’a dit. J’ai été un peu surpris et stressé. J’étais en difficulté. C’était assez compliqué vers la fin de la saison.

Est-ce que tu as eu des contacts avec d’autres équipes pros ?
Il y avait des contacts avec d'autres WorldTeams et ProTeams mais ça n’a pas abouti. C’était très difficile car j’avais espoir. La dernière possibilité était avec Qhubeka et ça s’est terminé, comme tout le monde le sait, à la mi-décembre. 

Que retiens-tu de tes années en WorldTour ?
Il y a tellement de choses qu’il faut prendre en compte aussi bien physiquement que stratégiquement. Ça a complètement changé ma façon de vivre et de me préparer pour les courses. Je pourrais écrire un livre avec ce que j’ai appris. 

Comment t’es-tu retrouvé chez Philippe Wagner Cycling ?
Quand j’ai su que ça n’allait pas le faire chez les pros vers mi-décembre, j’ai envoyé des messages aux gens que je connaissais. Clément Braz Afonso m’a mis en contact avec le manager. J’ai reçu une réponse tout de suite après. C’est ça que j’ai bien aimé, ils m’ont fait confiance. Ça aurait pu être pire. 

« FRAIS MENTALEMENT »

N’est-ce pas trop dur de retourner chez les amateurs ?
J’ai la chance que ça se soit produit en étant assez jeune. J’ai 23 ans et j’ai encore beaucoup de choses à prouver. Je ne me sens pas du tout proche de la fin de ma carrière. Je suis plus motivé que jamais. C’est vrai qu’il y a des différences avec les pros mais je vois le côté positif. 

Quels sont tes objectifs ?
Je vise la période vers mars-avril avec la pluie et des conditions dignes des Classiques. J'aime ça. Même si j’habite en France, je suis quand même britannique. C’est là où j’ai appris à rouler. 

Tu parles justement très bien français !
J’ai une copine française très patiente qui m’a bien motivé à apprendre la langue (rires). J’habite en Haute-Savoie, près d’Annecy, depuis un an et demi. On avait passé une fois les vacances là-bas, on vit notre rêve. En hiver, ce n’est pas facile mais je profite beaucoup de la région avec le ski de fond et la course à pied. Ça me permet d’arriver en bonne forme en début de saison sans faire de home trainer. Je suis frais mentalement. 

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