Matteo Trentin, un sang-froid payant
Matteo Trentin était l’homme à battre au sein du groupe de tête, dans le final du Samyn (1.1). Parmi les huit hommes présents à l’avant, seul l’Alsacien Hugo Hofstetter semblait, sur le papier, en mesure de lui tenir possiblement tête dans le faux-plat montant d’arrivée, à Dour. Alors, avant l’entrée sur le dernier secteur pavé puis jusqu’au moment de lancer le sprint, plus personne n’a souhaité collaborer avec l’Italien d’UAE Team Emirates. Au risque de voir le premier peloton rentrer au dernier moment dans un scénario qui aurait pu, à la marge, rappeler celui de la course féminine, plus tôt dans l'après-midi.
Qu’importe : l’ancien Champion d’Europe a su garder son sang-froid et a parfaitement géré la situation. D’abord pour maintenir un tempo suffisant en tête de groupe, histoire de se prévenir d’un retour du paquet. Puis pour s’assurer que les attaques de Victor Campenaerts (Lotto-Soudal) ou de Dries De Bondt (Alpecin-Fenix) ne l’empêchent pas de jouer la victoire au sprint. Mission doublement réussie aux 500 mètres. Ne restait alors plus qu’à arranger tout ce beau monde grâce à sa qualité première : une pointe de vitesse qui a finalement fait mouche, de peu, face à un vaillant Hugo Hofstetter qui a poussé le Transalpin à jeter son vélo sur la ligne pour s'imposer d'un rien (voir classement). “Je n’ai pas paniqué. Sur la fin, dans les quatre derniers kilomètres, j’ai vu et compris qu’ils allaient rester dans ma roue. Mais avec le recul, je peux dire que je suis satisfait de la façon dont j’ai géré cette situation”, s’est satisfait le lauréat auprès de DirectVelo, en zone mixte, après sa descente du podium protocolaire.
IL SE MÉFIAIT D’HUGO HOFSTETTER
Cette victoire, Matteo Trentin l’a donc acquise en partie à l’expérience. “Je ne savais pas si j’étais forcément le plus fort mais j’ai essayé de gérer ça intelligemment en accélérant dans les parties qui me semblaient les plus favorables”, se félicite le coureur de 32 ans. “Ce parcours donne la possibilité de garder l’avantage sur le peloton, même si ça roule fort derrière. Après, c’est une question de gestion. Quand on poussait fort, on arrivait à reprendre dix ou quinze secondes au peloton”. Aux 500 mètres, il est (enfin) apparu évident que le groupe d’attaquants allait se jouer la victoire. Mais encore fallait-il donc parvenir à se montrer le plus fort. “Sur ce genre de course, à la fin, ce n’est pas la pointe de vitesse pure qui compte mais plutôt la fraîcheur”.
Lorsqu’on lui demande de qui il se méfiait le plus, Matteo Trentin répond sans hésiter : “(Hugo) Hofstetter bien sûr ! Il avait déjà montré qu’il était fort en terminant 3e à Kuurne”. Pas question pour autant de se focaliser sur le coureur d’Arkéa-Samsic. “Je me suis occupé de moi-même. J’étais devant. Aux 200 mètres, j’ai fait semblant de lancer… (Dries) Van Gestel est tombé dans le piège et s’est retrouvé à lancer. Puis je suis passé devant aux 100 mètres”. Pour ainsi remporter, pour la première fois de sa carrière, une épreuve du calendrier belge de début de saison. Sa seule victoire en terres belges jusqu’à présent remontait en effet à une étape du Tour de Wallonie, durant l’été 2016.