Chloé Schoenenberger : « J'ai envie de courir avec les N1 »
C'est au bout d'une course sans attaque tranchante pendant plus de deux heures et demi que Chloé Schoenenberger a réglé au sprint ce qu'il restait du peloton du Grand Prix de Chardonnay réservé aux N2, ce samedi matin (voir le classement). La sociétaire de l'Occitane CF-Eurinvest, venue du triathlon, a conclu le travail de son équipe et décroché sa première victoire de la saison après deux podiums au niveau national (3e des Boucles de Seine-et-Marne et des Plages Vendéennes). Ce bon résultat l'encourage à vouloir aller plus loin comme elle l'explique à DirectVelo.
DirectVelo : Vous avez beaucoup contrôlé avec ton équipe...
Chloé Schoenenberger : Nous avons bien contrôlé la course. Lanester a été très offensif mais nous avons plutôt joué les contres. Le parcours était suffisamment exigeant pour faire la sélection sans attaquer. On visait le classement des grimpeurs pour prendre des points mais Viviane (Rognant) a crevé juste avant un passage de la bosse et il ne nous manque pas grand-chose pour le gagner. Aujourd'hui, nous avions aussi un objectif collectif. Nous étions 2e de la Coupe de France derrière Lanester qui est une équipe très forte. L'objectif était aussi de marquer le plus de points.
« PLAISIR DE CONCRÉTISER PAR UNE VICTOIRE »
Comment s'est passé le final de la course ?
Lou (Berland) a mis une attaque dans la bosse. On s'est dit qu'elle pouvait partir toute seule mais on la reprend à 500 mètres de l'arrivée. Une fille de Lanester a mis une petite attaque à la jonction et à 300 mètres, j'ai tout mis. C'était un peu loin mais j'avais les jambes pour tenir. J'aime bien les sprints longs et en faux-plat comme celui-ci. C'était parfait pour moi.
Qu'est-ce que ça représente cette victoire pour toi ?
C'est un bon premier pas, ça fait plaisir de concrétiser par une victoire car j'ai plusieurs podiums depuis le début de saison. Pourtant pendant la course je n'étais pas très bien. Ce n'est que ma troisième saison de vélo. J'ai encore une marge de progression. J'ai envie de courir avec les N1 pour me frotter aux meilleures.
Qu'est-ce que tu penses de ces deux courses séparées entre les N1 et les N2 ?
C'est un peu difficile de juger. L'an dernier, je n'avais pas ces jambes-là et je préférais que ça soit séparé. Maintenant que j'ai les jambes pour tenir avec les N1, j'ai plus envie de courir avec elles. Mais pour les filles de l'équipe, c'est sympa aussi d'être plus en position de faire la course, de s'exprimer et tenter des choses. Avec les N1, on subit plus et on suit les coups.
« ME DONNER LES MOYENS »
Pourquoi as-tu rejoint l'Occitane à l'intersaison ?
L'Occitane est proche de mon lieu de travail, en périphérie de Toulouse alors que mon ancienne équipe était près d'Avignon. C'était loin pour les trajets. C'est mieux d'être proche de l'équipe pour les stages, les déplacements. L'Occitane a aussi l'expérience des garçons, ils ont déjà un bon staff pour nous faire progresser.
Tu viens du triathlon, c'était un choix de te consacrer au vélo ?
J'ai fait huit ans de triathlon et avant, je ne faisais que de la natation. J'étais arrivée au bout de quelque chose avec le triathlon, mon niveau stagnait. Je travaille à temps plein et le triathlon est exigeant en matière de volume horaire d'entraînement. À la fin, c'était compliqué de mener les deux de front. Je me suis concentrée sur le vélo car il semblait que j'avais de bonnes capacités pour ça. Les premières saisons n'ont pas été faciles car il faut comprendre comment ça court : la stratégie, le placement, aller frotter... Ce qu'on ne connaît pas dans le triathlon.
Quelles sont tes attentes cette saison ?
J'aimerais bien voir ce dont je suis capable avec les N1 en Coupe de France. Je travaille à temps plein à côté dans un cabinet de conseils en recherche et développement dans les compléments alimentaires, alors j'aimerais ralentir un petit peu le travail pour me donner les moyens de mieux m'entraîner et trouver une place dans une grosse équipe. C'est mon objectif depuis un bon moment.