Gwen Leclainche, la frite avant les frites

Crédit photo Alexis DANCERELLE / DirectVelo

Crédit photo Alexis DANCERELLE / DirectVelo

C’est la première très bonne note de la saison pour Gwen Leclainche. Discret jusqu’à présent, le coureur du CC Étupes avait prévu son coup, pour arriver à sa meilleure forme en cette période de l’année. "C'est une satisfaction, je suis malade depuis mercredi, je ne savais pas comment j'allais. J'étais bien au Circuit des Ardennes la semaine dernière. Ça m'a mis en confiance même si je n'ai pas eu de résultats significatifs, mais je savais que la forme était bonne au bon moment. J'avais prévu d'être bien aux Ardennes et à Liège, mais comme j'ai été malade, je suis venu ici sans pression, je me suis dit que j’allais faire avec et qu'on verrait bien comment seraient les jambes". Et les jambes étaient finalement très bonnes, pour le mener à la troisième marche du podium (voir classement). "Elles se sont débloquées au bout d'une heure de course, j'ai essayé de faire au mieux".

Sa course aurait pourtant pu tourner au fiasco, juste avant l’enchainement stratégique et décisif de Wanne, Stockeu et Haute-Levée. "Je suis tombé avant Wanne, je suis arrivé très mal placé au pied. Avec l'enchainement derrière, j'ai dû lisser mon effort et la faire à la vieux briscard. En sautant de groupe en groupe, en slalomant entre les lâchés, j'ai perdu beaucoup d'énergie, c'était inquiétant. Mais je me suis dit qu'il fallait continuer". Gwen Leclainche a eu raison : le dos rond mais les cuisses solides, il parvient à rester dans le bon noyau. "Les bosses plus courtes se sont bien passées, j'ai vu que les jambes étaient encore bonnes malgré les efforts précédents. J'y croyais, je suis arrivé très bien placé dans la dernière petite bosse, contrairement au reste de la journée. On est monté totalement à bloc, ça a fait naturellement un groupe de sept".

« AVEC TOUTES LES GROSSES ARMADAS, COUREURS PRO, ÉQUIPES RÉSERVES… »

Avec Romain Grégoire (Groupama-FDJ Continental), futur vainqueur, ou encore Lennert Van Eetvelt, son dauphin, il y a du lourd dans ce groupe, qui se joue finalement un succès de prestige au sprint. "J'arrive bien placé au dernier virage, le gars d'Israel (Mason Hollyman, NDLR) lance, je prends sa roue, le gars de Lotto (Lennert Van Eetvelt, NDLR) s'intercale mais avec Romain Grégoire ils ont lancé de loin. J'ai un peu de mal à lancer en même temps qu'eux, je pense qu'ils sont plus rapides que moi. Je fais quand même 3e pour bien conclure cette journée, pleine de péripéties et d'incertitudes". La petite bosse à 4 kilomètres du terme a donc permis à ce coup de partir. "Je ne sais pas si on était les sept meilleurs, mais ça s'est fait à la pédale et au placement. On est monté vraiment très vite, c'était hyper dur d'aller jusqu'à la bascule".

Unique coureur de N1 à l’avant, et donc de son équipe, il a dû la jouer fine dans le final, mais aussi tout au long de la journée. "Avec toutes les grosses armadas, coureurs pros, équipes réserves, j'avais décidé d'essayer de rester attentif mais prudent, un peu caché. En essayant d'assimiler au mieux les efforts superflus. Ça m'a permis d'être bien dans le taquet, donc j'ai bien fait, j'étais isolé de toute façon, et amateur, sourit-il. Alors je me suis dit qu'il fallait la jouer rusé. J'ai essayé d'anticiper un peu avant la bosse, mais finalement ça s’est joué au sprint". Son petit coup de rein dans les derniers mètres pour passer Mason Hollyman et Aloïs Charrin lui permet de monter sur la boîte, et peut-être de vraiment lancer son exercice annuel.

« ON VA EN PROFITER ! »

L’Espoir 4 arrive tard en forme, mais tout cela était donc bien calculé. "Je n'avais pas préparé le tout début de saison, le but était d'arriver en forme sur cette partie. Je pense qu'avec mon entraineur on a bien su manœuvrer. Je n'ai pas une grosse fiche résultats jusqu'à maintenant, mais celui-là arrive au moment prévu, donc je suis vraiment content d'être bien le jour-J". Alors quoi d’autre pour fêter ça, en Belgique, que de s’offrir une petite récompense gastronomique. "Je vais prendre quelques jours de repos, et déjà je vais visiter une baraque à frites avec l'équipe ce soir", rigole celui qui permet aux orange-et-noir de souffler un grand coup après une première partie de saison très difficile (lire ici). "On va en profiter ! Et puis souffler un coup, physiquement, mentalement, profiter des amis et de la famille, et ensuite retravailler pour la suite. C'est le premier bloc sur les trois blocs de cette saison". Gwen Leclainche peut savourer… dans tous les sens du terme.

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