Perdu pour perdu, Ilan Larmet va chercher la victoire
Dans la côte de Collinée, au bout de 70 kilomètres de course intense (45,8 km dans la première heure), Ilan Larmet recule dans le peloton. "Je me suis dit que c'était perdu. Il y avait trois groupes et j'étais dans le dernier, je me suis dit, ce n'est pas bon pour moi. Ensuite je me suis fait remonter, je me suis un peu énervé", déclare-t-il à DirectVelo. Le plus dur est passé pour le coureur du VC Pays de Loudéac. Sous le soleil du Mené, le coureur de 20 ans laisse passer l'orage. Une heure et demi plus tard, le citoyen d'Arradon a le temps de lever les deux bras pour fêter son coup double : victoire dans l'étape en ligne et victoire au classement général du Circuit du Mené (voir les classements).
Pendant cette longue journée du Lundi de Pâques, l'ancien coureur de La Crêpe de Brocéliande-BLC est passé par des hauts et des bas. "Je n'ai pas fait un très bon chrono (26e à 35" de Lucas Boniface, NDLR) et même en début d'étape j'avais des sensations compliquées et ça s'est débloqué. Je ne me suis pas affolé, au final, j'avais les jambes. Si j'avais fait un meilleur chrono, je me serais peut-être mis plus de pression".
« JE SUIS FORT POUR BOUCHER LES TROUS »
Dans la côte de la Gare de Moncontour, il met enfin le nez à la fenêtre alors que onze coureurs sont déjà sortis dont son coéqupier Malo Stevant. "J'ai attaqué et j'ai écrémé un peu. En haut, j'ai vu qu'il y avait des costauds autour de moi, comme Mathis (Le Berre). On a mis un peu de temps à rentrer mais je ne pouvais pas trop rouler car j'avais Malo (Stevant) devant". Cette contre-attaque ne reprend que l'arrière-garde de l'échappée car trois coureurs, Nicolas Marthe (CC Nogent-sur-Oise), Nathan Le Piouffe (Sojasun espoir-ACNC) et Axel Prod'homme (Laval Cyclisme 53), n'ont pas attendu leur retour et caracolent devant sur le circuit final de Saint-Jacut-du Mené. "Dans notre groupe, ça ne voulait pas trop s'organiser. Je suis sorti assez fort, je n'avais rien à perdre".
En moins d'un tour, Ilan Larmet bouche 40 secondes et rejoint le trio de tête. "Je suis fort pour boucher les trous en fin de course, note le 8e de la Route Bretonne. J'ai vu que les trois gars ne voulaient plus trop passer, je ne savais pas s'ils bluffaient ou pas. J'ai mis une petite attaque". Non, ses compagnons d'échappée ne bluffaient pas. Nicolas Marthe doit se rasseoir, terrassé par les crampes, quand il se lève pour tenter de prendre sa roue. "J'ai tout mis comme je l'ai fait pour rentrer sur les trois". De 15", l'écart passe vite à 20. Sa double victoire fait plusieurs heureux autour de lui. "C'est une course mythique. Mon entraîneur Fabrice Blévin adore cette course. C'était mon objectif de ce début d'année". Ce succès renforce le mythe du Circuit du Mené où rien n'est jamais gagné ni perdu.