Eglantine Rayer : « Je réalise un rêve »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Eglantine Rayer a fait briller le maillot de Championne de France. La Normande a remporté ce samedi la première étape du Tour du Gévaudan Occitanie Femmes (Coupe des Nations Juniors), avec une arrivée mythique, au sommet de la montée Jalabert (voir classements). L’habituelle sociétaire de l’US Pétruvienne revient sur sa belle journée pour DirectVelo.

DirectVelo : Tu viens de gagner sur la Coupe des Nations, en France, avec le maillot de Championne de France sur le dos !
Eglantine Rayer : La semaine dernière, j’ai gagné une Coupe de Normandie. C’était ma première victoire avec le maillot, ça m’a fait quelque chose mais là c’est le plus haut niveau possible. Je crois que je réalise un rêve aujourd’hui.

« JE VOULAIS VRAIMENT ME TESTER »

Tu as été très active avant de t’imposer !
Avant la course, David (Louvet, son entraîneur et directeur sportif sur la course, NDLR) m’a dit “tu ne fais pas les grimpeurs”. Mais je voulais vraiment me tester dans le premier col… Je voulais voir comment j’étais par rapport aux autres filles. J’ai accéléré. Du coup, j’ai vu que je me sentais vraiment bien dans les bosses. J’ai donc fait aussi le deuxième grimpeur.

Où vous sortez à trois puis quatre…
J’ai vu qu’on ne faisait pas trop le trou sur le peloton. J’avais du mal à passer mes relais car en descente, je vais moins vite que les autres filles. C’était très roulant, j’avais du mal à emmener mon braquet. Avec le 14, on mouline beaucoup. Je ne me disais pas qu’on irait au bout mais j’étais avec les meilleures et du coup, tout le monde allait s’entamer. Autant donc tout donner. Quand c’est revenu, je me suis quand même dit que j’avais grillé pas mal de cartouches.

Comment as-tu géré la montée finale ?
Je savais que c’était à bloc du pied jusqu’à l’arrivée. Il n’y avait pas à attaquer. Je me retournais de temps en temps et je voyais que l’écrémage se faisait. Quand j’ai vu qu’on avait lâché les étrangères, je me suis dit qu’il fallait garder le même rythme jusqu’à l’arrivée. Il restait encore Julie (Bégo). Je sentais que j’étais vraiment bien, que je pouvais en remettre. Je ne me suis jamais mise dans le rouge. Je ne savais pas comment était Julie. J’ai tout mis à la fin.

« RAREMENT LA CHANCE D’AVOIR UNE TELLE ARRIVÉE »

C’est une montée qui te réussit…
C’est la seule course où les grimpeurs peuvent s’exprimer. On a rarement la chance dans une carrière d’avoir une telle arrivée. L’an passé, on avait fait la montée Jalabert mais l’arrivée était en bas, à Mende. J’avais été pénalisée par la descente alors que j’étais passée 2e au sommet. En retrouvant la côte hier, je me suis dit que j’avais vraiment envie de bien faire.

Tu te savais en forme ?
Cette semaine, je me suis entraînée avec le Pôle (Espoirs de Caen) et franchement, je n’ai jamais eu des sensations aussi ignobles. Je pétais avant tout le monde, j’étais au bout de ma vie… Je n’étais pas bien le soir mais je suis bien entourée. Mes parents ont toujours le bon mot. Ils m’ont reboostée. Aujourd’hui, ça paie.

Cette victoire doit te faire du bien…
Quand je suis sortie du lycée mercredi, je n’étais pas très bien. Je pensais à beaucoup de choses. J’avais un entretien à Rennes hier matin (vendredi) pour une école d’orthophonie, il y avait la course de ce week-end où j’arrive au dernier moment… Puis il y a le bac qui arrive la semaine prochaine. Je n’ai pas eu trop le temps de reviser avec le vélo. Plein de petites angoisses font que je n’étais pas très bien. Je ne suis pas arrivée dans les meilleures conditions mais quand j’ai vu l’arrivée hier, ça m’a remonté le moral… 

Il reste une étape...
Le profil est différent. Il n’y aura qu’une seule bosse. On va voir le plan avec David (Louvet). On va déjà essayer de profiter ce soir et fêter un petit peu ça avec les filles.

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