David Louvet : « Une belle aventure »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

David Louvet s’est régalé. Pendant deux jours, le responsable du Pôle Espoirs de Caen était à la tête de l’équipe mixte Normandie/Pays de la Loire sur le Tour du Gévaudan Occitanie (Coupe des Nations Juniors Femmes). Il a ainsi assisté au plus près aux victoires de sa protégée, Eglantine Rayer, au sommet de la montée Jalabert puis le lendemain au classement général final. Pour DirectVelo, il évoque la double Championne de France qu’il accompagne depuis déjà cinq ans.
 
DirectVelo : Eglantine Rayer a remporté, avec la manière, le Tour du Gévaudan Occitanie !
David Louvet : Le Tour du Gévaudan, c’était un bon objectif qu’on s’était donné l’année dernière. Aujourd’hui (dimanche), elle est au rendez-vous, c’est super. Je voyais qu’elle montait gentiment en pression. Elle était prête. La semaine a été compliquée (lire ici). C’était le stress, c’était logique. Intérieurement, je suis soulagé après cette victoire. Sur le papier, on n’avait pas non plus une grosse équipe. On devait partir à six et finalement, on était cinq. On en a perdu une samedi qui était hors-délais. Aujourd’hui, elles ont fait ce qu’elles ont pu. Elles sont toutes à l’arrivée.
 
« ELLE EST SOUVENT AU RENDEZ-VOUS »
 
Quels conseils avais-tu donné à Eglantine avant la seconde étape ?
Il ne fallait pas se faire piéger, il fallait que ça arrive au sprint massif. Elle a été piégée dix kilomètres après le départ. Elle s’est retrouvée à l’arrière du peloton. J’ai eu un peu peur à ce moment-là. Elle a peut-être eu de la chance que les autres équipes ne l’aient pas vue. Elle est vite remontée aux avant-postes. Elle est passée première en haut du col de Montmirat. Elle a quand même gagné les quatre GPM de la course, elle a fait carton plein. C’est très intéressant. Ensuite, il n’y avait plus qu’à gérer. Il y avait la dernière descente à dix kilomètres de l’arrivée qui était rapide et qui pouvait être dangereuse. Il fallait être vigilant dans les derniers kilomètres pour ne pas se faire piéger. Le sprint nous arrangeait clairement.

Elle est au rendez-vous sur une course où on l’attendait…
Il y avait une grosse pression. La Championne de France qui gagne la Coupe des Nations Juniors à domicile, c’est encore une consécration. C’est une marche supplémentaire pour elle. C’est sa première victoire sur un général. Hier (samedi), c’était sa première étape. Ça fait deux nouveautés avec le général. C’est fantastique. Maintenant, il faut confirmer.
 
Elle t’impressionne ?
On est toujours impressionné. Avoir des prédispositions physiques comme elle a, c’est énorme. Après il faut être au rendez-vous. On travaille sur des objectifs. Elle est souvent au rendez-vous.
 
Qu’est-ce qu’elle doit encore travailler ?
Le placement. Elle n’a pas commencé très tôt le vélo. Il y a aussi la science de la course. Elle doit comprendre qu’elle a des prédispositions pour vraiment jouer les premiers rôles. Elle commence à en prendre conscience. Mais il y a toujours un petit manque de confiance en elle, ce qui est normal. Elle est encore jeune. Il ne faut pas oublier qu'elle n'aura que 18 ans en juin prochain. Son palmarès s’étoffe. Elle n’est qu’au début de sa carrière.
 
 « JE NE ME SUIS PAS LOUPÉ »
 
Comment es-tu devenu son entraîneur ?
On l’a eue avec le comité de Normandie sur un Championnat de France il y a cinq ans. C’était à Saint-Amand-Montrond. C’est la première fois que je la voyais. Pendant quatre jours, elle est restée avec nous. Le feeling est passé. Elle était alors Minime. Je lui ai dit que si elle voulait, je pouvais l’aider dans ses entraînements. Ça a commencé comme ça gentiment. Puis, elle a intégré le Pôle Espoirs de Caen. Depuis, on vit une belle aventure.
 
Tu t'attendais à ce qu’elle obtienne de tels résultats ?
Au début, tu ne sais jamais trop. Elle allait vite en course à pied. En athlétisme, elle avait un beau palmarès. À l’époque, je courais un peu. Sur les PPG, je voyais que ça galopait. L’insouciance… À l’entraînement, elle ne lâchait jamais le morceau, elle était toujours tenace. Elle ne se posait pas de questions. Les objectifs sont montés. Quand j’ai commencé à la suivre, je lui avais dit que dans moins de cinq ans, elle serait Championne de France. Je ne me suis pas loupé. Dans ces cas-là, il ne vaut mieux pas se tromper (rires).
 
Cette année, où l’attends-tu ?
Au Championnat d’Europe. On ira faire un stage début juin, juste avant le Bac, pour préparer cet objectif. On descend au Portugal reconnaître le parcours avec le Pôle Espoirs. J’aime bien déplacer les jeunes sur des stages. On en profite après le Covid. Ça faisait déjà plusieurs fois qu’on devait descendre à Anadia. À chaque fois, on ne pouvait pas partir. Le Championnat d’Europe peut lui convenir. Apparemment, c’est dur. Au niveau européen, je pense que c’est une tête d’affiche.

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