Dillon Corkery : « Je n’ai jamais douté d’avoir les capacités »
Voilà une semaine normande qui va faire beaucoup de bien à Dillon Corkery et à sa formation du CC Étupes. Longtemps en difficulté au printemps, les orange-et-noir retrouvent du poil de la bête depuis quelques semaines, notamment grâce à leur sprinteur/puncheur irlandais, 2e du Tour de la Manche ce dimanche après une course très régulière tout au long de la semaine (voir classements). “Je me souvenais de ma première expérience sur cette course l’an dernier et j’avais beaucoup plus souffert. J’avais trouvé la course vraiment difficile. Cette fois-ci, c’était également du costaud avec un sacré niveau et quelques-uns des meilleurs amateurs français, mais je m’en suis bien mieux sorti”, synthétise-t-il en premier lieu pour DirectVelo. Dillon Corkery l’assure : il n’a “jamais douté d’avoir les capacités pour jouer avec les meilleurs”. Mais encore fallait-il “pouvoir le prouver sur le terrain” pour le vainqueur du Grand Prix d’Onjon, lequel comptait tout de même déjà cinq Top 10 avant le départ de l’épreuve normande.
Dans le final de cette cinquième étape, l’Irlandais est parvenu à suivre le bon coup qui a piégé le leader de la course, Mickaël Guichard. “Le circuit n’était pas le même mais on avait fait la bosse l’an passé alors je la connaissais. Et je savais qu’elle n’allait pas me poser de problème contrairement aux difficultés d’hier (samedi) qui étaient trop pentues pour moi. Cette fois, j’ai pu suivre le bon mouvement”. L’occasion pour lui de grimper d’une place au classement général, qu’il termine à la 2e place. “Terminer derrière Ewen Costiou, je pense qu’il y a pire. Il n’y a clairement pas à rougir”. Le garçon assure ne pas avoir de gros regrets mais sait qu’il y avait tout de même la place pour faire, peut-être, encore mieux. “Après une course, tu as toujours en tête des choses que tu aurais pu faire différemment ou mieux, forcément. J’aurais peut-être pu gagner le premier jour quand Mickaël Guichard est sorti de façon très intelligente et il était super costaud. Je me sentais le plus fort en cas d’arrivée groupée mais les autres le savaient aussi et ils ne m’ont pas facilité la tâche. C’est le jeu. Mais je sais que c’était possible”.
IL NE FALLAIT PAS PRENDRE LE RISQUE DE PERDRE LE PODIUM
Ce dimanche midi, au départ de la dernière étape, Dillon Corkery a échangé avec son directeur sportif Melvin Rullière quant à la stratégie à adopter. “J’étais 3e du général et je lui ai clairement demandé si je pouvais prendre le risque de tout perdre pour tenter de jouer la victoire finale. Il m’a dit qu’on pouvait tenter le coup mais qu’il fallait quand même faire attention de ne pas descendre du podium car ça reste un résultat important pour l’équipe. Il fallait donc courir intelligemment”. Et trouver le bon compromis, tactiquement. “Une fois devant avec les costauds, j’ai voulu aussi essayer de jouer la victoire d’étape mais ce n’était vraiment pas simple”.
Ce podium final fait donc le plus grand bien au coureur et à son équipe, après une mauvaise passe. “Je ne peux pas vraiment dire grand-chose sur notre début de saison… Franchement, on a eu beaucoup de malades, des gars qui ont mis un moment à se remettre du Covid, puis des blessés… On n’a vraiment pas été épargnés. Mais je ne change pas d’avis sur le fait que l’on a un très bon groupe. Je suis sûr que c’est en train de tourner et que l’on va faire une grosse seconde partie de saison”. D’un point de vue personnel, Dillon Corkery veut se tester face aux pros sur les routes de Paris-Troyes (1.2). “Sur le papier, c’est une course qui peut me convenir et sur laquelle je veux essayer de faire un coup. Mais ce sera face aux pros et il ne faut pas s’enflammer. Ce qui est sûr, c’est que c’est le genre de course qui peut changer la suite de ta carrière si tu y fais un résultat”.