Benjamin Thomas : « Ils voulaient notre peau »
Benjamin Thomas et sa formation Cofidis ont tenu bon. Après avoir pris le maillot de leader vendredi grâce à sa victoire d’étape, le Champion de France du contre-la-montre savait qu’il aurait fort à faire pour contenir les offensives de ses nombreux adversaires et le danger des sprints bonifications. Bien que Benoît Cosnefroy lui ait repris une petite seconde, justement, au jeu des bonifications, l’athlète de 26 ans reste leader de la course (voir classements) avant une ultime étape qu’il espère plus tranquille mais qu’il imagine tout aussi périlleuse. Benjamin Thomas a fait le point avec DirectVelo au terme de cette journée animée.
DirectVelo : Cette journée n’a pas été de tout repos pour toi et c’est le moins que l’on puisse dire !
Benjamin Thomas : C'était une course folle à 46 km/h de moyenne. Forcément, les coureurs placés au général étaient ambitieux, ils voulaient notre peau. Mais je remercie mon équipe qui a été exceptionnelle. On a réussi à tenir la baraque à six coureurs, c'est extraordinaire. Ce n'était pas facile mais le plus important est que le maillot soit encore sur nos épaules ce (samedi) soir. On n'a perdu qu'une seconde sur Benoît Cosnefroy. On se tourne maintenant vers demain (dimanche) en espérant que ça se jouera au sprint. Il y aura encore la chasse aux bonifications mais il faudra en priver nos adversaires les plus dangereux.
Le début de course a été complètement cadenassé par les coéquipiers de ton dauphin Benoît Cosnefroy…
AG2R (Citroën) a contrôlé la course pour jouer les bonifications, ils n'ont laissé sortir personne. Puis ils ont fait un train pour Benoît au moment du sprint. On avait une belle carte grâce à Bryan (Coquard). D’ailleurs, il a pris les trois secondes. J'ai essayé d'y aller aussi mais je n'avais pas assez de punch pour prendre de bonifs. Bryan a fait un gros boulot comme toute l'équipe ensuite pour rouler derrière l'échappée qui s’est constituée (avec huit coureurs, NDLR). Dans l’équipe, ils marchent tous fort, j'avais vraiment confiance en eux.
« ON S’EN SORT BIEN »
T’attendais-tu à une telle journée ?
Oui car les écarts au général sont très resserrés. Il y avait des bonifs au sommet d'une petite bosse après 50 bornes donc tout le monde voulait la faire... Puis une deuxième course a commencé après ça. (Anthony) Turgis ou (Greg) Van Avermaet, des mecs placés au général, y sont allés. C'était bien joué. On ne pouvait pas sauter sur tout ce qui bougeait en n'étant que six. Forcément, quand 60 coureurs veulent aller devant... Au final, on s'en sort bien. On a reçu du soutien d'autres équipes qui avaient des intérêts aussi : Bingoal, la Groupama-FDJ, Caja Rural... C'était un scénario idéal pour nous.
Il faudra encore tenir sur la dernière étape !
Demain (dimanche), les bonifs seront sur le plat (Km 58 et 148, NDLR). Je pense qu’(Alex) Aranburu pourrait les faire aussi donc je ne sais pas si AG2R prendra le risque de perdre la 2e place en allant faire la bonif ou non. J'espère que ce sera une journée un peu plus tranquille.