Yannis Voisard a dû attendre quelques minutes après l'arrivée de la dernière étape de l'Alpes Isère Tour pour savoir s'il avait creusé un écart suffisant sur Romain Grégoire pour s'imposer au classement final. Il lui fallait reprendre 13 secondes au coureur de la Conti Groupama-FDJ et le représentant de Tudor en a grappillé 16, sans compter les deux secondes de bonif' en plus (voir le classement). "C'est magnifique, ça récompense tout le travail qu'on fait toute l'année, les heures d'entraînement sous la pluie. C'est super de gagner un général", commente-t-il auprès de DirectVelo.

COMME SUR LE PLAN

Pour gagner son premier classement général en Classe 2, le vainqueur d'étape du dernier Giro Espoirs a dû s'isoler dans la dernière ascension de la journée, la côte de la Chapelle Saint-Christophe. "Tout s'est passé comme on l'avait imaginé. On pensait accélérer dans l'avant-dernière descente (celle du col du Barioz, NDLR) et Aloïs (Charrin) l'a très bien fait, explique-t-il. On avait déjà creusé un petit écart au pied de la dernière montée. Ensuite, Romain Grégoire a imposé un gros tempo et on s'est très vite retrouvé à deux. Sur le haut de la bosse, je me sentais vraiment bien, c'était le moment de tenter quelque chose. J'ai attaqué et ça a marché".

Mais après le sommet de la côte de la Chapelle Saint-Christophe, tout était encore à faire. Le Suisse a bien voyagé dans la plongée vers Allevard. Même s'il n'a pas réussi à rejoindre Sebastian Berwick, le dernier coureur de l'échappée à résister. "À ce moment-là de la course, tu es tellement concentré car la descente était très, très dangereuse. Tu es déjà concentré pour ne pas sortir de la route. Je savais que c'était possible pour le général... Pour la victoire d'étape, je pensais revenir sur le coureur d'Israël mais il était encore trop loin".

UN STAGE À ISOLA 2000

L'ancien stagiaire d'Arkéa-Samsic place très haut sa victoire de ce dimanche. "Toutes les courses ont une grande importance pour nous mais l'Alpes Isère Tour est une très, très belle épreuve. C'est magnifique de la gagner". Avec Alex Baudin et Aloïs Charrin, il faisait partie des coureurs protégés de la Conti suisse. Il avait mis toutes les chances de son côté pour y parvenir. "Je reviens d'un stage en altitude à Isola 2000. Forcément, il y a un peu de fatigue, on ne savait pas comment ça allait marcher. Certains coureurs de notre équipe étaient fatigués mais nous avons tout donné dans cette épreuve. Je pense que nous n'avons pas fait d'erreurs".

Le coureur de 23 continue de grandir avec son équipe, qui a vu l'arrivée d'un nouveau partenaire qui va la propulser en ProTeam. "Tudor, c'est magnifique pour le cyclisme suisse". Yannis Voisard devrait d'ailleurs se frotter une nouvelle fois à l'élite du vélo au Tour de Suisse, sous le maillot de l'équipe fédérale, après l'expérience du Tour de Romandie fin avril. "Courir en WorldTour, c'est une belle vitrine pour nous". Et dans sa vitrine, il peut accrocher son beau maillot jaune.