Présent au Tour d’Eure-et-Loir, autre Classe 2 après avoir déjà participé au Tour de Normandie, il n’y a pas grand-chose qui puisse décrocher le grand sourire gravé sur le visage d’Alfred George. "Je me sens bien, je suis content d’être ici, j’avais de très bonnes jambes sur la première étape et j’ai toujours eu de bonnes sensations sur la deuxième qui était longue", sourit le coureur du Vendée U au départ du dernier acte, et qui est arrivé dans la réserve de TotalEnergies cette saison. "Je ne pouvais pas espérer mieux quant à mon intégration dans l’équipe. Tout se passe au mieux et le groupe m’a accueilli les bras grands ouverts. L’atmosphère est très bonne et j’apprécie beaucoup l’expérience".

Le timing est plutôt bon puisque le Vendée U effectue une première moitié de saison tonitruante. "Je crois que tout le monde voit bien que ça marche fort pour nous. On a un groupe très soudé, qui marche très bien". Quand tout tourne rond, il est déjà plus facile de s’intégrer dans une nouvelle équipe. "Dans ces conditions, il n’était pas difficile pour moi de me faire une place dans le groupe, je me suis tout de suite senti comme à la maison. J’ai appris à connaître l’histoire du club et j’ai parfois encore du mal à réaliser que j’ai la chance de me retrouver dans un tel environnement. Je suis honoré de faire à mon tour partie de cette riche histoire".

« UN HAUT NIVEAU TOUS LES WEEK-ENDS »

Espoir 3, il était temps pour lui de passer à la vitesse supérieure après deux années au Team Inspired, un club britannique. "Le peloton français est très intéressant et je voulais me mesurer à ce peloton-là. J’avais besoin d’enchaîner, de courir beaucoup plus. Je suis déjà à une trentaine de jours de course depuis le début de saison alors que l’an dernier, sur l’ensemble de la saison, je n’avais disputé que 40 jours de course". Décidé à voir plus haut, Alfred George voyait donc une belle opportunité en France. "Je me suis dit que le fait de venir en France, dans une équipe comme celle-ci, était simplement la meilleure façon de m’offrir une chance de devenir professionnel un jour. C’est l’objectif".

Originaire de Dundee, en Écosse, les pelotons sont différents de chez lui. "Ici, il y a un haut niveau tous les week-ends avec, à chaque fois, un peloton de 160 mecs au départ. La qualité du peloton est bien plus élevée". Après deux premières saisons Espoir en-deçà de ce qu’il avait montré en Junior, l’ancien 7e d’un Championnat du Monde et 5e de Paris-Roubaix dans la catégorie veut maintenant passer un cap. "Pour le moment, cette saison, mon objectif est de prendre mes repères et de l’expérience, en m’habituant à ce niveau. J’ai beaucoup à apprendre". À commencer par le français, qu’il apprend tout doucement.

« JE COMPRENDS MIEUX LES BRIEFINGS »

Pour apprendre la langue de Molière, il peut compter sur Benjamin Peatfield, autre coureur britannique du Vendée U, pour l’aider. "Ben a un très bon niveau de français, ça m’aide pour faire le lien entre les deux langues. Évidemment, dans l’équipe, tout le monde parle français alors j’ai dû m’y mettre et sincèrement, je pense que je me débrouille plutôt bien. J’ai vite appris. Je comprends bien mieux les briefings qu’en début de saison. J’ai de moins en moins besoin d’aller voir sur Google Trad", plaisante Alfred George, qui espère maintenant jouer un plus grand rôle pour son année Espoir 4, en 2023.

À plus long terme, il espère faire le bond avec TotalEnergies. "J’ai appris à fréquenter le staff de l’équipe pro et je sais que l'atmosphère est la même que dans la formation amateur, alors passer pro là-bas serait un rêve qui deviendrait réalité". Avec l’idée de renforcer le pôle des Classiques, des courses qu’il affectionne particulièrement. "J’aurais adoré disputer Paris-Roubaix Espoirs cette année. J’ai été super déçu que ce soit annulé. Les Classiques avec des pavés et qui se finissent au sprint en petit comité, c’est ce que je préfère". Il n’y en avait pas en Eure-et-Loir, mais Alfred George a montré cette saison qu’il avait d’autres cordes à son arc.