Audrey Cordon-Ragot : « C’est ça aussi le vélo »
Audrey Cordon-Ragot a égalé sa meilleure performance lors du contre-la-montre du Championnat d’Europe. Après sa 4e place à Glasgow en 2018, la Bretonne de 32 ans a de nouveau terminé au pied du podium ce mercredi à Fürstenfelbruck, en Allemagne (voir classement). L’habituelle sociétaire de Trek-Segafredo revient pour DirectVelo sur son chrono ainsi que sur sa première victoire en WorldTour, le 7 août dernier, en Suède.
DirectVelo : Tu as la médaille en chocolat... Quel est ton sentiment ?
Audrey Cordon-Ragot : C’est la place du con comme on dit. Avec les sensations du jour, c’est quand même une belle perf’. La 3e place était, je pense, largement accessible avec les jambes de la semaine dernière. C’est ça aussi le vélo, d’une semaine à l’autre, on n’a ni les mêmes jambes, ni les mêmes sensations. C’est quand même une satisfaction, j’ai été chercher un beau chrono, il m’a manqué un peu de watts à la fin par rapport à ce que j’avais prévu.
Comment as-tu géré ton effort tout au long des 24 kilomètres ?
C’était super important d‘avoir un bon plan de marche. Avec l'équipe de France, on a beaucoup travaillé, ainsi qu’avec la société Alten, pour nous donner un plan de marche le plus précis possible, pour gérer au mieux ce chrono. J’ai géré comme ce qu’on m'avait préconisé. On partait en bosse donc c’était très important de partir sur un rythme ni trop élevé ni trop lent non plus car ce sont des secondes qu’on ne rattrape pas sur le final. On ne m’a pas donné les intermédiaires donc je ne savais pas trop où j’en étais. Je voyais bien que ça ne poussait pas comme il le fallait sur le retour. C’est là que je perds les grosses secondes qui me manquent pour monter sur le podium.
« ÇA M’EST UN PEU RESTÉ EN TRAVERS DE LA GORGE »
C’est une période intense pour toi avec ta première victoire en WorldTour il y a dix jours au Postnord Vargarda WestSweden (après la disqualification de Marianne Vos pour position illicite, NDLR)…
Ça a été les montagnes russes des sensations et des sentiments. J’ai eu l’impression comme Marianne (Vos) d’être punie. Je n’ai pas pu savourer mon podium comme je l’aurais fait si j’avais fini 2e. Ça a été difficile à digérer. Ça m’est un peu resté en travers de la gorge. C’est comme ça, ce n’est pas moi qui fait les règles et les applique. Je m’y suis pliée comme Marianne. C’est quand même une superbe perf’, ce n’est pas tous les jours qu’on arrive au sprint pour la gagne en WorldTour avec Marianne Vos. Je sais que j’ai encore de belles choses à faire dans le peloton malgré mon âge. On verra sur les prochaines courses ce que ça donne mais en tout cas la motivation est là.
Ce dimanche, il y aura la course en ligne du Championnat d’Europe. Quel sera ton objectif ?
L’objectif sera d’aller chercher le maillot. On a une équipe solide en cas d’échappée. Le but n’est pas d’arriver au sprint car on sait qu’on sera sûrement battues.
Le mois prochain, tu te rendras au Championnat du Monde en Australie. Avec quelles ambitions iras-tu lors de l’exercice chronométré ?
L’idée est d’obtenir un Top 10 au Mondial. C’est un parcours très technique qui me correspond vraiment très bien. On verra sur place comment on aura récupéré du voyage. Je pense que ça jouera sur les sensations qu’on aura là-bas. Je ne me projette pas trop pour le moment.