Les Belges vont s’en souvenir pendant longtemps
Même si elle avait de la marge, l’équipe de Belgique refusait de s’emballer ce dimanche avant la dernière étape du Tour de l’Avenir. “Ce n’est pas encore fini”, avait insisté Serge Pauwels, la veille à la Toussuire, alors que Cian Uijtdebroeks possédait tout de même une avance de 1’25’’ sur son premier poursuivant, le Norvégien Johannes Staune-Mittet.
Pour la dernière journée de course, la Belgique comptait sur Alec Segaert pour prendre l’échappée. Le Champion d’Europe Espoirs du chrono n’a pas manqué le bon coup composé de 18 coureurs. “Le plan a été bien exécuté”, apprécie le coach des Belges. L’idée n’était pas de jouer l’étape mais de servir au maillot jaune le plus tard possible alors que l'Iseran était l'épouvantail de la journée. “Dans le pire des cas, si Cian était lâché, il y avait quelqu'un à l'avant pour se relever et lui donner un coup de main”, rapporte Alec Segaert. "Il pouvait aussi avoir un problème avec son vélo, mais ça n'a pas été vraiment nécessaire”, ajoute Serge Pauwels.
Malgré le gros boulot de Gil Gelders, Thibau Nys puis William Junior Lecerf, l’ancien coureur pro n’a pas été serein toute l’étape, notamment dans le replat après Val d’Isère où son coureur a été attaqué par les coureurs de la… Jumbo-Visma Developpement - le Norvégien Johannes Staune-Mittet, l’Allemand Michel Hessmann et l’Irlandais Archie Ryan -. “S’il y avait eu les oreillettes, j’aurais demandé à Alec d’attendre à ce moment-là. J’ai pensé à remonter à l’échappée pour lui dire de s'arrêter mais si Cian avait une crevaison et que moi je n'étais plus là…”.
« TOUS FIERS »
Au final, il n’y a pas eu de couac et Alec Segaert a même pu rêver d'un succès d'étape. “Je voulais aider Cian mais aussi bien finir ce Tour de l'Avenir, reconnaît-il. J'étais content d'être dans le groupe de tête au sommet de l'Iseran. Je savais que Cian était très bien derrière et se rapprochait. Je suis donc resté dans les roues, mais mes compagnons roulaient fort et il n'a pas pu revenir. J'ai pu tenter ma chance”. Mais il n'a rien pu faire face à l’Italien Lorenzo Milesi, vainqueur à Villaroger (voir classement). “Quand il a attaqué, je n'ai pas pu suivre. Je suis monté à mon rythme. Je devais être 5e à un moment, mais je suis bien revenu”. Il termine à la 2e position de cette dernière journée. “Je ne pouvais pas faire mieux. 2e, ce n'est pas si mal”.
Serge Pauwels salue surtout le comportement de tout son groupe après “une journée encore parfaite” pour son équipe. “Alec aurait pu gagner l’étape mais le général était le plus important. Nous savions que Cian était sans doute le plus fort mais il restait une journée difficile à passer”. Surtout sans Lennert Van Eetvelt, qui avait lui aussi de grandes ambitions au général. “Il aurait été dans les meilleurs en montagne. Avec une équipe pas complète, nous avons pu rivaliser”.
Le coach belge a vécu une belle semaine pour sa première sur l'épreuve. “C’est différent de quand j’étais coureur mais je sens la tension des coureurs, la pression… Quand Lennert a quitté la course car il avait mal à la gorge, j’avais de l’émotion car je sais ce que ressent un coureur qui doit abandonner en étant en pleine forme. Je suis plus nerveux maintenant que comme coureur”, plaisante-t-il. Comme ses protégés, il n’est pas près d’oublier ce Tour de l’Avenir victorieux. “Nous sommes tous fiers. Faire partie d'une équipe qui gagne une telle course, je vais m'en souvenir pendant longtemps”, conclut Alec Segaert.