Marion Colard : « Je faisais des malaises tout le temps »
Même en imaginant les scénarios les plus pessimistes, Marion Colard n’aurait sans doute jamais parié sur une saison 2022 aussi compliquée. Pour ses débuts en tant que professionnelle, au Stade Rochelais-Charente Maritime, l’athlète de 26 ans a connu une saison particulièrement pénible et semée d'embûches. “J’ai changé d’équipe et de ville, pour finir mes études d’ingénieur. J’ai chopé la Covid trois fois… Malgré trois doses de vaccin, je l’ai chopé fort. Forcément, à chaque fois que je remontais sur le vélo, j’étais tenté de surcompenser et j’en faisais sans doute trop. Je me suis retrouvée en surentraînement", explique la néo-pro auprès de DirectVelo. Jusqu’à ce que le corps dise stop. “Ce n’était clairement pas la bonne solution. C’était devenu n’importe quoi, je faisais des malaises tout le temps et au moment du Championnat de France, je ne pouvais plus continuer”.
Marion Colard a ainsi été contrainte d’arrêter de courir pendant plus de deux mois. “La forme ne revenait jamais et mentalement, c’est devenu difficile. En plus, je me suis retrouvée à La Rochelle et pour une grimpeuse, ce n’est pas le terrain de jeu idéal à l’entraînement”. Elle devrait (enfin) reprendre la compétition le week-end prochain, à Isbergues. "Ça va être compliqué car je n’ai pas fait plus de deux heures d’affilée à l’entraînement et là, il y aura 130 bornes… Mais le but est de retrouver du plaisir sur le vélo”.
SANS ÉQUIPE POUR 2023
Avant de passer à autre-chose car elle ne sera pas conservée par la Conti charentaise l’an prochain. “J’ai été avertie récemment, ça fait assez tard et ce n’est pas simple pour se retourner”. Malgré une saison pourrie, l’ancienne spécialiste de l’aviron veut croire en sa bonne étoile et se sait capable de beaucoup mieux si on lui redonne une chance au niveau UCI. “J’ai 26 ans alors je n’ai plus de temps à perdre. Quand on voit à quelle vitesse le cyclisme féminin évolue, il ne faut pas rater le train en marche. Je viens de terminer mes études alors en 2023, j’aurai l’occasion de me consacrer à 100% au cyclisme si on me donne l’opportunité d’en vivre. Jusqu’à présent, ce n’était pas du tout le cas, je cumulais mes études d’ingénieur et le vélo et ce n’était pas simple. Mais physiquement, je sens que j’ai le niveau. Lors des stages avec l’équipe, j’étais largement dans le coup, lorsque je n’avais pas à m’occuper des études à côté. Je veux vraiment voir ce que ça donne en ne faisant que ça”.
Cette saison, Marion Colard a terminé 14e de l'Alpes Grésivaudan Classic (1.2). L'an passé, elle avait pris la 11e place du Championnat de France contre-la-montre.